L’artiste a donné un concert géant au stade omnisport de Yaoundé le 1er juillet dernier.
«1987-2017: 30 ans». Le public su stade omnisport de Yaoundé est frappé par cette inscription lumineuse sur écran ce 1er juillet. De quoi rappeler que Petit Pays, l’un des illustres ambassadeurs de la musique camerounaise a traversé nombre de péripéties en trois décennies.
Selon le récit de Cameroon Tribune, c’est au petit trot que Petit Pays et sa dernière cuvée des Sans-Visas saluent les spectateurs du stade. «Le public scande son nom, et les différentes répliques qui pullulent dans ses chansons. Le concert a déjà commencé dans les gradins. Le ciel de Yaoundé annonçait une pluie. Mais, la star savait qu’elle conjurerait le sort. Roulement de tambour. Le voilà qui surgit».
La bête de scène arbore pour ce trentième anniversaire d’une carrière riche et remplie, une tenue sahélienne incrustée de subtiles décorations qui scintillent sous l’effet des lumières du podium aménagé à quelques mètres de la pelouse de Mfandena. Coiffé d’une chéchia de couleur noire, Petit Pays chaussé d’une paire de tennis harangue la foule et se lance dans une chorégraphie à la métrique constante durant une dizaine de minutes. Le public a reconnu celui qu’il suit depuis trente ans et apprécie chaque décibel produit par ses cordes vocales, rapporte le journal.
Et de poursuivre: ses instrumentistes s’essayent à quelques effets de style. Il a le temps de s’arrêter pour communier avec son public. En fond sonore, les instrumentistes et les Sans-Visas ne peuvent s’arrêter de jouer et danser pendant que leur maître s’adresse au public. Il rend grâce à l’Éternel. Remercie ses fans et ses soutiens de toujours avant d’être interrompu par la musique, qui monte étouffant ses paroles.
La bête de scène sait qu’elle doit reprendre du service. Du premier album de 1987 au dernier d’il y a quelques mois, toutes les trois générations de l’artiste ont eu droit à leur tranche du gâteau... d’anniversaire. Du concert live, comme il sait le faire, Rabba Rabbi est passé avec maestria sur des rythmes doux, dansants et trépidants.
Durant trois heures, l’artiste au répertoire riche et diversifié ne s’est pas arrêté. Il a joué, chanté, dansé avec son public. Et ce, malgré, une brève coupure d’électricité autour de 22h – la lumière a aussitôt été rétablie. Avec le rythme dans les reins, le garçon de Maképé à Douala vient de célébrer ses 50 ans le 5 juin dernier. Un double anniversaire, finalement.
À la fin du concert, Petit Pays n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction: «c’est un sentiment de satisfaction de savoir que mon public garde confiance en la musique malgré le contexte difficile dans notre milieu. Notre plus grand plaisir reste tout de même cette communion que nous avons avec nos fans lors des concerts», a-t-il confié à nos confrères de Cameroon Tribune.
«D’autres marques d’attention existent, elles sont de moindre intensité pour porter l’artiste au plus haut du firmament. La musique camerounaise n’a pas de repères, car la nouvelle génération d’artistes est perdue. Elle copie la culture des autres et c’est regrettable. J’entame une tournée au Canada avec les Sans Visa dans les jours qui suivent. Ce sera un autre moment de communion alors que je célèbre trente ans de carrière. Les jeunes doivent travailler pour réussir en toute chose», a conclu la star.