Infos Sports of Wednesday, 17 December 2025

Source: www.camerounweb.com

Billet d'avion pour le Maroc: nouveau rebondissement dans le dossier de Marc Brys pour la CAN

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À sept jours du coup d'envoi de la Coupe d'Afrique des Nations au Maroc, le feuilleton Marc Brys connaît un nouveau rebondissement aussi ubuesque que révélateur des tensions qui minent le football camerounais. Le sélectionneur belge de 63 ans, qui a pourtant qualifié les Lions Indomptables pour le tournoi, se retrouve dans une impasse administrative kafkaïenne : sans billet d'avion et sans notification officielle de son statut.


« J'ai envoyé un mail à deux personnes du ministère des Sports pour qu'on m'envoie un billet d'avion pour le Maroc, et je n'ai pas reçu de réponse claire », confie Marc Brys avec un mélange d'amertume et de résignation. « Les deux se renvoient la balle. Officiellement, personne ne m'a fait savoir que je suis viré. Ni oralement, ni par écrit. Mais vu que je n'ai pas reçu mes tickets d'avions… Il ne faut pas être plus bête que bête… »

Cette déclaration résume à elle seule l'absurdité d'une situation où un technicien qui a rempli sa mission se voit écarté dans l'ombre, sans procédure formelle ni respect des usages les plus élémentaires.


Le cas Marc Brys illustre le conflit de pouvoir qui oppose depuis des mois Samuel Eto'o, président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), et le ministère des Sports. Nommé par ce dernier, Brys n'a jamais reçu le soutien d'Eto'o, qui le considère comme une ingérence dans ses prérogatives.

Après l'échec de la qualification pour la Coupe du monde 2026, la légende du football camerounais a même désigné un nouveau sélectionneur. Mais le ministère des Sports, qui détient officiellement le pouvoir de nomination, n'a pas entériné cette décision et n'a pas non plus révoqué Brys.
Résultat : un vide juridique et institutionnel dans lequel le technicien belge se trouve piégé, dans l'incapacité de préparer sereinement une compétition majeure ou même de savoir s'il y participera.

Interrogé sur d'éventuels contacts avec Samuel Eto'o, Marc Brys répond avec un sourire cynique : « Non, Eto'o ne m'a pas contacté non plus. » Ce silence du président de la Fecafoot en dit long sur la nature du conflit et sur le peu de considération accordée au sélectionneur en titre.

Malgré les rumeurs persistantes de démission négociée et de versement d'indemnités, rien n'a été officialisé. Marc Brys continue de perturber l'échiquier du football camerounais par sa simple présence juridique, même s'il semble désormais résigné à ne pas diriger les Lions Indomptables au Maroc.

Cette situation rocambolesque intervient à un moment crucial : le 24 décembre, soit dans huit jours à peine, le Cameroun affrontera le Gabon pour son entrée en lice dans la compétition. La Côte d'Ivoire et le Mozambique complètent le groupe des Lions Indomptables.

Comment une équipe peut-elle se préparer efficacement à un tournoi continental dans de telles conditions ? Qui dirigera réellement la sélection ? Ces questions restent sans réponse, plongeant le football camerounais dans une crise institutionnelle qui dépasse largement le seul cas de Marc Brys.

Au-delà de l'aspect sportif, cette affaire met en lumière les dysfonctionnements profonds de la gouvernance du football camerounais, écartelé entre les ambitions d'un président de fédération charismatique mais controversé et un ministère des Sports qui refuse de lâcher prise.

Marc Brys, pris entre deux feux, paie le prix fort d'un conflit qui ne le concerne pas directement. Qualifié pour la CAN, il risque de la regarder depuis la Belgique, sans même avoir reçu une lettre de licenciement en bonne et due forme.

Une situation qui en dit long sur l'état du football camerounais et sur le respect – ou plutôt le non-respect – des procédures les plus élémentaires dans la gestion d'une équipe nationale censée représenter tout un pays.