Claude Le Roy soutient l'éviction d : "Je n'aurais sélectionné ni l'un ni l'autre"



La liste des 28 Lions Indomptables convoqués par David Pagou pour la CAN 2025 continue de susciter de vives réactions. L'absence d'André Onana, Vincent Aboubakar et Michael Ngadeu-Ngadjui divise l'opinion. Dans l'émission "Talents d'Afrique" sur Canal+ Sport, Claude Le Roy, double champion d'Afrique avec le Cameroun (1985 et 1988), a apporté un soutien inattendu au nouveau sélectionneur. Le technicien français n'y va pas par quatre chemins : lui aussi aurait écarté ces cadres, évoquant des joueurs "en bout de course" et potentiellement "toxiques".

Lomé, le 9 décembre 2025 – Les choix de David Pagou trouvent un défenseur de poids en la personne de Claude Le Roy. L'ancien sélectionneur des Lions Indomptables, qui a marqué l'histoire du football camerounais avec deux titres continentaux consécutifs, a livré une analyse sans concession sur le plateau de "Talents d'Afrique".



"Moi, je comprends qu'il n'ait pas pris Onana et Aboubakar. Je pense que si j'avais eu à diriger cette équipe nationale du Cameroun, je n'aurais sélectionné ni l'un ni l'autre", a déclaré Claude Le Roy, provoquant immédiatement des réactions dans le milieu du football camerounais.

Cette prise de position tranche avec le sentiment d'incompréhension qui domine chez une partie des supporters des Lions Indomptables. Pour beaucoup, se priver du gardien de Manchester United et de l'ancien capitaine des Lions constitue un pari risqué à quelques semaines d'une compétition majeure.


L'ancien technicien français n'a pas mâché ses mots pour justifier cette position radicale. "Il y a aussi des joueurs qui arrivent un peu en bout de course et qui n'apportent plus grand-chose, ou d'autres qui peuvent être un peu toxiques dans leur comportement et qui n'apportent pas grand-chose", a-t-il expliqué sur Canal+ Sport.


Ces termes particulièrement forts interrogent. Qu'entend précisément Claude Le Roy par "toxiques" ? S'agit-il d'une allusion aux tensions entre certains joueurs et les instances dirigeantes du football camerounais ? Fait-il référence à des comportements observés en sélection ? Le technicien n'a pas apporté de précisions supplémentaires, laissant place aux spéculations.


Pour Claude Le Roy, la mission d'un sélectionneur est limpide et ne souffre d'aucune ambiguïté. "Les cadres sont des talents pour un entraîneur. Encore faut-il qu'ils soient tous positifs", a-t-il précisé, établissant une distinction nette entre statut et contribution réelle.
"Un sélectionneur n'est pas là pour faire plaisir à tout le monde, mais pour faire la meilleure équipe possible", a-t-il martelé, définissant ainsi une vision pragmatique du football de sélection où le mérite et l'état de forme priment sur la notoriété.


Il est difficile d'ignorer le contexte dans lequel David Pagou a établi sa liste. Les tensions persistantes entre le ministère des Sports (Minsep) et la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) ont créé un climat délétère autour de la sélection nationale.

Nombreux sont ceux qui estiment qu'André Onana, Vincent Aboubakar et Michael Ngadeu-Ngadjui sont les victimes collatérales de cette crise institutionnelle. Leur éviction serait-elle davantage politique que sportive ? La question divise toujours les observateurs.

David Pagou a fait le choix d'une équipe rajeunie, privilégiant des joueurs "capables de porter le nouveau projet", selon ses propres mots. Cette approche, si elle est soutenue par une légende comme Claude Le Roy, n'en demeure pas moins risquée.

Le nouveau sélectionneur des Lions Indomptables devra prouver sur le terrain que ses choix étaient les bons. Sans ses cadres habituels, parviendra-t-il à emmener le Cameroun vers les sommets de la CAN 2025 au Maroc ? La réponse sera donnée dans quelques semaines.


Sur les réseaux sociaux, les déclarations de Claude Le Roy ont provoqué des réactions passionnées. Certains supporters saluent le courage d'un ancien sélectionneur qui ose dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. D'autres, en revanche, jugent ces propos injustes envers des joueurs qui ont porté le maillot des Lions avec distinction.

L'utilisation du terme "toxiques" a particulièrement choqué. Comment qualifier ainsi des joueurs qui ont représenté le Cameroun au plus haut niveau et qui continuent d'évoluer dans des championnats de référence ?

Claude Le Roy, fort de ses deux titres de champion d'Afrique avec le Cameroun en 1985 et 1988, jouit d'une légitimité incontestable pour s'exprimer sur le football camerounais. Son parcours international, avec des passages remarqués dans plusieurs sélections africaines, lui confère une autorité qui dépasse largement le cadre camerounais.


Ses mots ont donc un poids particulier dans ce débat. En apportant son soutien à David Pagou, il lui offre une caution morale précieuse face aux critiques qui ne manqueront pas de pleuvoir si les résultats ne sont pas au rendez-vous.
La CAN 2025 au Maroc dira si Claude Le Roy et David Pagou ont eu raison de miser sur le renouveau plutôt que sur l'expérience. En attendant, le débat reste entier et passionne le Cameroun tout entier