Révélations sur un scandaleux racket au sein de la délégation camerounaise. Lors du récent déplacement des Lions Indomptables au Cap-Vert pour les éliminatoires du Mondial 2026, deux jeunes internationaux, Nagida Mohamadou Aboubakar (20 ans) et Atemengue Ndzie Martin Beautrel (22 ans), ont été victimes d'un véritable chantage orchestré par des membres de la délégation officielle du ministère des Sports. Harcelés pendant plusieurs jours puis menacés dans leur carrière, ces nouveaux talents repérés par Marc Brys ont finalement été contraints de remettre leurs cartes bancaires à ces "touristes officiels" qui ont vidé leurs comptes en s'offrant liqueurs et articles de luxe en duty-free. Un épisode qui révèle les dérives d'un système où les prédateurs profitent de la vulnérabilité des jeunes joueurs pour s'enrichir sur leur dos, ternissant l'image des Lions Indomptables et sabotant l'avenir du football camerounais.
LE DOSSIER DOSSIER DE LA RÉDACTION
Praia : des “touristes du Minsep ” rackettent les jeunes Lions Indomptables
Nagida Mohamadou Aboubakar (20 ans) et Atemengue Ndzie Martin Beautrel (22 ans) incarnent la nouvelle génération des Lions Indomptables. Ces deux jeunes talents s’étaient déjà distingués lors du tournoi Africa Week 2025 à Marrakech, séduisant par leur énergie, leur discipline et leur potentiel. Séduit par leurs performances, le sélectionneur Marc Brys leur a renouvelé sa confiance pour les 7e et 8e journées des éliminatoires du Mondial 2026.
Mais à leur arrivée à Praia, ces jeunes joueurs n’étaient pas préparés au véritable cauchemar qui les attendait. Dans la tanière, ils n’ont pas seulement dû affronter la pression du haut niveau international : ils sont tombés entre les griffes de prédateurs bien connus, issus de la délégation pléthorique du ministère des Sports.
À peine arrivés dans la capitale capverdienne, certains de ces “touristes officiels” se sont immédiatement mis à réclamer de l’argent aux deux joueurs. Nagida et Atemengue ont d’abord expliqué qu’ils n’avaient pas de liquidités. Mais après plusieurs jours de harcèlement incessant, les solliciteurs se sont momentanément calmés… jusqu’au soir de la défaite contre le Cap-Vert.
Alors que les Lions s’apprêtaient à regagner l’aéroport pour le retour au pays, les mêmes individus sont revenus à la charge. Cette fois, les deux jeunes joueurs, épuisés et intimidés, ont fini par céder : ils ont remis leurs cartes bancaires à ces racketteurs. Avec ces cartes, ces individus se sont offert des liqueurs, des cadeaux de luxe et divers articles hors de prix vendus en duty-free à l’aéroport, vidant ainsi le compte de ces jeunes athlètes.
Selon nos informations, pour asseoir leur chantage, ils auraient même laissé entendre aux joueurs que leur sélection était due au poids du ministère, et qu’ils pouvaient tout aussi bien les écarter si nécessaire. Une pression psychologique intenable pour de si jeunes footballeurs.
Ce triste épisode confirme pourquoi les responsables du ministère des Sports qui se sont arrogés le contrôle de l’équipe nationale privilégient toujours le paiement des primes en liquide plutôt que par virement bancaire, comme le faisait la Fecafoot. On se souvient qu’à l’Africa Week 2025, chaque joueur a percu 950.000 F CFA. Mais à la fin, beaucoup sont repartis avec moins de la moitié, victimes de ponctions opérées par les mêmes prédateurs tapis dans la délégation.
Aujourd’hui, il est urgent d’écarter ces parasites de la tanière des Lions Indomptables. Ils ternissent l’image de l’équipe, détruisent la motivation des jeunes joueurs et détournent des fonds destinés à récompenser le mérite. Plus encore, il faudrait leur demander des comptes, et si possible, exiger le remboursement de l’argent injustement soutiré à ces enfants qui ne rêvent que de défendre dignement les couleurs du Cameroun. #KAMERFOOT