La performance décevante du capitaine des Lions Indomptables contre l'Eswatini relance le débat sur sa légitimité en équipe nationale. Sans club depuis mai dernier, Vincent Aboubakar divise supporters et observateurs qui s'interrogent sur les critères de sélection de Marc Brys.


La victoire 3-0 des Lions Indomptables face à l'Eswatini jeudi dernier aurait dû être l'occasion de célébrations unanimes. Pourtant, une ombre plane sur cette belle soirée yaoundéenne : la prestation fantomatique de Vincent Aboubakar, titulaire et capitaine malgré son inactivité clubistique depuis plusieurs mois.
Invisible sur le terrain, l'ancien buteur d'Al-Nassr a livré une performance en deçà des attentes, suscitant l'incompréhension d'une partie du public camerounais et des observateurs du football national.


La question résonne désormais sur les réseaux sociaux et dans les débats footballistiques. Comment justifier la titularisation d'un joueur sans activité depuis mai 2024, quand le Cameroun dispose d'attaquants performants et régulièrement utilisés dans leurs clubs respectifs ?
"Existe-t-il une logique sportive à la titularisation du capitaine des Lions Indomptables ?", s'interroge un internaute relayé par The Best Magazine. Une interrogation légitime qui traduit l'incompréhension d'une partie des supporters face aux choix de Marc Brys.


Au-delà de la simple question sportive, c'est le signal envoyé aux jeunes joueurs camerounais qui interpelle. Comment motiver une nouvelle génération d'attaquants quand un joueur inactif conserve sa place et son brassard de capitaine ?
Les Bryan Mbeumo, Georges-Kévin Nkoudou ou encore Arthur Avom, auteurs des trois buts contre l'Eswatini, peuvent légitimement s'interroger sur cette hiérarchie qui semble défier la logique méritocratique du sport de haut niveau.

Marc Brys mise visiblement sur l'expérience et le leadership d'Aboubakar pour porter l'équipe dans les moments cruciaux. Une approche défendable sur le papier, mais qui trouve ses limites face à la réalité du terrain.
L'international camerounais, fort de ses 35 buts en 98 sélections, reste une référence indiscutable du football camerounais. Mais son inactivité clubistique pose des questions légitimes sur sa capacité à répondre présent dans les grands rendez-vous.


Le déplacement au Cap-Vert mardi prochain constituera un véritable test de vérité pour Vincent Aboubakar et les choix de Marc Brys. Face à une équipe cap-verdienne autrement plus relevée que l'Eswatini, l'ancien sociétaire de l'OM devra montrer qu'il mérite encore sa place.


Un match où l'expérience pourrait effectivement faire la différence, mais où la condition physique et le rythme de jeu seront également déterminants. Des paramètres qui ne s'acquièrent qu'avec la pratique régulière en club.


Ce débat autour d'Aboubakar cristallise une tension plus large dans le football moderne. Faut-il privilégier l'expérience et le statut, ou donner la priorité à la forme du moment et à la méritocratie pure ?
D'autres sélections nationales ont tranché en faveur de la seconde option, n'hésitant pas à écarter leurs anciens cadres au profit de joueurs en forme. Une approche que le Cameroun n'a pas encore adoptée.



Avec le match décisif de Praia qui se profile, Marc Brys va devoir assumer ses choix. Si Vincent Aboubakar confirme sa méforme, la pression s'intensifiera sur le sélectionneur pour qu'il opère les changements nécessaires.
Car au-delà des considérations émotionnelles ou symboliques, c'est bien la qualification pour la Coupe du monde 2026 qui est en jeu. Un objectif qui nécessite d'aligner les meilleurs joueurs possible, indépendamment de leur statut ou de leur passé.



Cette polémique, loin d'être stérile, interroge les fondements de la sélection nationale. Elle force la réflexion sur les critères qui doivent guider les choix d'un sélectionneur et sur l'équilibre à trouver entre respect des anciens et promotion des nouveaux talents.