Le président de la FECAFOOT assume ses ambitions mondiales pour les Lions Indomptables et défend le droit de l'Afrique à rêver grand


Samuel Eto'o ne recule devant aucun défi. Le président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) a réaffirmé ses ambitions les plus hautes pour les Lions Indomptables, allant jusqu'à évoquer une victoire du Cameroun en Coupe du monde. Une déclaration qui témoigne de la vision ambitieuse de l'ancienne gloire du football mondial pour le football camerounais et africain.

« Et si le Cameroun remportait la Coupe du monde ? » La question posée par Samuel Eto'o n'est pas rhétorique. Pour le dirigeant camerounais, c'est un objectif réaliste qui ne mérite pas les moqueries qu'il suscite parfois.
« Certains disent "il est fou, il est imbu de sa personne"... nos amis étrangers. Parce que certains préfèrent nous avoir loin et penser que ces Africains doivent toujours rester entre eux », a déclaré Eto'o, pointant du doigt les réticences de certains observateurs face à ses ambitions.

L'ancien attaquant du FC Barcelone et de l'Inter Milan puise sa conviction dans son propre parcours exceptionnel. « Certains ont considéré que j'ai été parmi les meilleurs joueurs au monde, et je suis camerounais et africain », rappelle-t-il, établissant un parallèle entre sa réussite individuelle et les capacités collectives du football camerounais.


Cette référence à son palmarès personnel - trois Ligue des champions, deux Coupes du monde des clubs, de nombreux titres nationaux - n'est pas de l'orgueil mal placé, mais une démonstration concrète que l'excellence africaine peut rivaliser avec les plus grands.

Samuel Eto'o s'interroge sur les barrières psychologiques qui sembleraient limiter les ambitions africaines : « Pourquoi un pays africain ne gagnerait-il pas une coupe du monde ? Est-ce que c'est impossible ? Pourquoi doit-on nous priver de rêver ? »


Ces questions traduisent une frustration face à ce qu'il perçoit comme des préjugés limitants. Pour le président de la FECAFOOT, rien ne justifie que l'Afrique se contente de rôles de figuration sur la scène mondiale.

Le dirigeant camerounais interpelle directement les médias : « Pourquoi vous, amis de la presse, vous voulez nous refuser de rêver ? » Cette question révèle sa perception d'un certain défaitisme ambiant qu'il entend combattre.
Pour Eto'o, l'attitude de certains médias contribuerait à entretenir des plafonds de verre qui empêchent le football africain d'exprimer pleinement son potentiel.

« Quand vous avez des talents comme ceux que nous avons au Cameroun, il nous est permis de rêver », conclut Samuel Eto'o. Cette affirmation s'appuie sur la richesse du vivier camerounais, avec des joueurs évoluant dans les plus grands clubs européens.
Des André Onana à Vincent Aboubakar, en passant par les jeunes talents émergents, le Cameroun dispose effectivement d'une génération capable de rivaliser avec les meilleures équipes mondiales.

Au-delà de la provocation apparente, la déclaration d'Eto'o s'inscrit dans une stratégie de développement du football camerounais. En fixant des objectifs ambitieux, il entend créer une dynamique positive et insuffler un état d'esprit de conquérant à l'équipe nationale.


Cette approche psychologique, qui consiste à refuser les complexes d'infériorité, fait partie intégrante de sa philosophie de dirigeant.

Si aucun pays africain n'a encore remporté une Coupe du monde, plusieurs nations du continent ont prouvé qu'elles pouvaient inquiéter les plus grandes. Le Maroc en demi-finale en 2022, le Ghana en quarts de finale en 2010, ou encore le Cameroun en quarts en 1990 ont démontré que l'écart se resserrait.