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Infos Sports of Lundi, 13 Décembre 2021

Source: La Nouvelle

FECAFOOT : la fin du règne de la mafia

Samuel Eto’o l’a remporté sur son concurrent direct, Seidou Mbombo Njoya Samuel Eto’o l’a remporté sur son concurrent direct, Seidou Mbombo Njoya

Le quadruple ballon d’or africain, Samuel Eto’o l’a remporté sur son concurrent direct, Seidou Mbombo Njoya sur un score de 43 voix contre 31. C’était à l’hôtel Mont Febe de Yaoundé où a eu lieu l’assemblée générale de la fédération camerounaise du football (Fécafoot).
« Aux hommes bien nés, la valeur n’attend point le nombre d’années », a-t-on coutume de dire. La journée du 11 décembre 2021 restera à jamais gravée dans les mémoires de nombreux Camerounais.

C’est en effet ce jour que l’hégémonie des baronnies a eu le dessous sur la volonté du changement. Selon des sources exclusives de votre journal Samuel Eto’o Fils était le candidat de Paul Biya avec pour mission de mettre un terme aux différentes magouilles entretenues de l’ère lya Mohamed jusqu’à l’époque Seidou.

On a ainsi vu Eto’o effectuer le tour des régions pour préciser la nouvelle vision voulue par le chef de l’Etat. Pour revenir à l’élection proprement dite, sur les 76 délégués initialement prévus, seuls 74 répondront présents.

Parmi les 7 candidatures retenues, Samuel Eto’o Fils se taillera la part du lion avec un total de voix de 43 contre 31 pour son concurrent direct Seidou Mbombo Njoya, tandis que les 4 autres candidats, notamment Emmanuel Mabouang Kessack, Jules Dénis Onana, Zacharie Wandja, Jean Crépin Soter Nyamsi et Justin Tagouh s’en sortent avec zéro voix.

Samuel Eto’o élu président ! De nombreux observateurs s’y attendaient déjà. En effet, au-delà de toutes ces anecdotes hallucinatoires qui ont émaillé la candidature de l’ancien sociétaire du Fc Barcelone, il faut dire que les délégués ont voté utile, en se focalisant sur le meilleur projet de campagne, celui de Samuel Eto’o.

C’est du moins ce qui ressort de l’écume de chuchotements entendus au soir de l’élection du 11 décembre 2021. Surtout que ledit projet était calqué entre autre sur la gouvernance, les infrastructures et la cohésion du football camerounais.

Le « Ngambè » devient donc, avec l’élection de samedi dernier, le 17ème président de la Fécafoot, après Ngankou Amos (1958-1960) ; Ibrahim Mbombo Njoya (1961- 1968) ; René Essomba (1968-1972), Jean Zoa Amougou (1972-1978) ; M.Titti (1978-1985); Peter Ntamack (1986) ; Issa Hayatou (1986-1988) ; l’intérimaire Nji Nikam (1988-1989) ; Robert Etotoké (1989-1993) ; Maha Daher (1993-1996) ; Vincent Onana (1996- 1998) ; la cellule exécutive dirigée par lya Mohamed (1998-2000) ; lya Mohamed (2000-2013) ; la normalisation par le Pr Joseph Owona (2013- 2015) ; Tombi A Roko Sidiki (2015-2017) ; la normalisation par Dieu- donné Happi (2017- 2018) ; Seidou Mbombo Njoya (2018-2021).

Pour de nombreux observateurs, avec l’élection de Samuel Eto’o, c’est la victoire de la jeunesse sur l’hégémonie de la baronnie. Et comment cela peut-il en être autrement quand on sait que si la situation s’est diantrement dégradée au sein de la Fécafoot ces dernières années, c’est en partie à cause de ces puissantes baronnies érigées depuis des décennies par certains réseaux d’influence au sein de l’instance faitière du football camerounais.

C’est d’ailleurs le moins qu’on puisse dire. En effet, nos sources suffisamment introduites indiquent que cette structure a toujours fonctionné ainsi à l’ombre pesante, voire étouffante, de ces baronnies envahissantes, au point où la notoriété publique du clanisme qui y a toujours régné, ne choquait plus grand monde.

Les mêmes observateurs indiquent qu’avec Seidou Mbombo Njoya, c’était le même statu quo, surtout que ce sont les mêmes qui bénéficiaient de nombreux avantages extravagants, en tirant les ficelles dans l’ombre, pour mieux tenir en laisse le football camerounais.

Ces courtisans ringards n’ont eu de cesse de brûler des cierges, d’autres jurant parfois sur le Coran, tandis que quelques-uns étaient contraints de conjurer des sorts, afin de voir leur mentor être maintenu à la tête de la Fécafoot. Des taureaux auraient même été sacrifiés. Mais la réalité en a été toute autre.

Cure de jouvence

En vérité, trop habituées aux énormes privilèges, ces vraies plantes rampantes, toujours prêtes Eto’o Fils : à flatter comme à trahir à la moindre opportunité, appréhendent très mal aujourd’hui de voir diminuer leur rôle, avec l’arrivée de Samuel Eto’o. Mais tout un peuple en a décidé autrement par l’entregent des délégués qui ont plébiscité la candidature de Samuel Eto’o.

Désormais, le football camerounais peut enfin revivre. Plus besoin de céder le flanc à ces remugles exhalés par un clanisme pathologique, fruit d’une galaxie de réseaux tentaculaires et puissants, qui au quotidien, fonctionnait comme dans une famille du crime organisé.

Mais comment coller alors les rustines ? That’s the question ! Samuel Eto’o Fils, le nouveau président de la Fécafoot nous en a donné la réponse : intégrer toutes les forces afin de faire rayonner le football camerounais, compte dûment tenu des défis qui attendent le nouveau top management.

Illustration a été donnée lorsqu’il est allé embrasser son concurrent Seidou Mbomo Njoya juste après la proclamation des résultats. Entre autres défis qui attendent le la nouvelle équipe, figurent en bonne place :
• l’encadrement du football ;

• la gestion des footballeurs et la restructuration du corps arbitral ;

• la recherche des équipementiers et de nombreux sponsors afin de viabiliser le football camerounais ;

• le renforcement et la cohésion entre la Fécafoot et la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) ;

• l’établissement d’un calendrier du championnat, cadrant avec les normes internationales ; non sans oublier la promotion du championnat jeune…

La vase a enfin éclaté à la surface de l’eau pour étaler les puanteurs de la boue verdâtre des fonds des marigots. Point n’est besoin aujourd’hui de tomber dans le piège de ces faméliques soudards, triplement atteints d’arthrose physique, patriotique et morale, à la fois hâbleur et trouillard, qui, à travers leurs manoeuvres égoïstes, ont totalement thésaurisé le football camerounais.

Il est désormais question de cogner dans le vif en nettoyant les écuries d’Augias afin de combler le fossé qui s’est creusé des décennies durant, entre le football camerounais et les footballeurs. Des faits d’armes qui viennent confirmer l’étendue du travail qui attend Samuel Eto’o Fils qui doit désormais impulser une véritable cure de jouvence.

Il est désormais question de retrouver « la sérénité, la performance et le fairplay qui ont fait la légende du football camerounais à l’époque de Titi Gottlieb, de René Essomba, de Issa Hayatou, de Pascal Owona entre autres. (…) En gardant à l’esprit les exploits retentissants des icônes qui ont fait l’histoire de notre football.

Remettez la balle au centre et quittez les tribunaux pour les beaux stades dont le président Paul Biya a doté le Cameroun.» C’est du moins l’appel lancé par Grégoire Owona, le non moins vice-président du Comité national olympique.