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Infos Sports of Sunday, 23 July 2017

Source: cameroon-info.net

Même avec une CAN à 24, Madagascar ne va pas se qualifier - Eric Mathias Owona Nguini

Pr Eric Mathias Owona Nguini Pr Eric Mathias Owona Nguini

La décision du Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) de faire passer le nombre de qualifiés à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de 16 à 24 dès l’édition 2019 suscite une colère presque généralisée au Cameroun, prochain pays organisateur. Le sujet était au centre des débats dominicaux sur les principales chaines de télévision du Cameroun et les panélistes pour la plupart ne sont pas allés du dos de la cuillère pour dénoncer cette décision de l’exécutif de la CAF qui modifie de façon unilatérale « un contrat en cours d’exécution ». Beaucoup n’hésitent pas à y voir, une volonté de déstabiliser le Cameroun, pays de l’ancien président de l’instance Issa Hayatou battu aux élections en mars dernier par le malgache Ahmad Ahmad.

« Les actes d’Ahmad Ahmad montrent une volonté de nuire. Il serait difficile de penser qu’Ahmad Ahmad soit un homme bien moralement », a estimé Benjamin Gérard Assouzo'o sur Vision 4. Celui qui est par ailleurs, Directeur marketing et Communication de la Cameroon Telecommunications (Camtel) dit ne pas comprendre l’acharnement et la rancœur contre le Cameroun qui semble habiter le nouveau dirigeant de la CAF. « Il faut comprendre qu’il y a même confusion de rôle. Où se trouve le Cameroun dans le combat entre Ahmad Ahmad et Issa Hayatou ? Il faut qu’Ahmad Ahmad aille plutôt affronter Issa Hayatou là où il est président honoraire à la FIFA plutôt que de venir mettre le Cameroun comme une monnaie d’échange… » S’est-il insurgé. Il prévient : « Ahmad Ahmad ne s’est pas attaqué au Cameroun, il s’est attaqué à un peuple. Un peuple sérieux, un peuple de travailleurs. Nous ne pouvons pas permettre que lorsqu’on est agressé de cette façon, ça s’apparente même à un autre front de Boko Haram. Il faut que nous soyons réveillés et bien réveillé pour dire à ce monsieur d’arrêter ».

Le Pr Eric Mathias Owona Nguini qui partageait le même plateau n’a pas lui aussi caché colère. Le politologue camerounais pense que les innovations jusqu’ici proposées par le nouvel exécutif de la CAF sont "complètement ratées". « Le passage à 24 pays est inadapté. C’est un folklore, il faut vraiment des équipes compétitives et la bonne base c’est 16. Autrefois huit, c’était peut-être restreint, mais 24 à mon avis, ça n’a pas grand sens. » A-t-il laissé entendre. Il voit derrière le passage à 24 équipes un moyen d’aider Madagascar le pays d’Ahmad à avoir désormais une chance de se qualifier pour le plus grand rendez-vous de football sur le continent. Sauf que jusque-là, rien n’est gagné selon lui. « Même avec 24, Madagascar ne va pas se qualifier. Si c’est cela son problème, même avec 24, Madagascar ne se qualifiera pas. On va peut-être lui fabriquer une poule avec Djibouti, les Iles Maurice, les Seychelles, pour qu’il puisse se qualifier dans de telles conditions », prévient-il. Malgré tous ces crocs-en-jambe, Owona Nguini reste convaincu que le Cameroun a les moyens d’organiser cette compétition avec la plus grande réussite. « Maintenant, il faut encore indiquer que si le Cameroun veut, le Cameroun peut. Ce n’est pas ça qui peut dépasser le Cameroun. Si on le laisse sereinement mettre en place son package, le Cameroun le fera, je n’ai pas de doute là-dessus. Il peut y avoir des contraintes qui sont liées à cette redéfinition là du cahier des charges, mais ce n’est pas l’intelligence ni le savoir-faire qui manque au Cameroun pour trouver des solutions ».