Initialement programmé pour le 20 juin 2009, le match entre le Gabon et le Cameroun comptant pour les éliminatoires de la CAN/CM 2010 a été repoussé au 6 septembre de la même année suite au décès du président Omar Bongo. Le Cameroun n’avait plus droit à l’erreur et devait donc gagner au moins les deux matchs contre son voisin pour se donner une chance de qualification. Claude LeGuen avait été recruté en grande pompe avec pour mission spéciale la qualification.
Dès son arrivée, il prend des décisions fortes. Rigobert Song va commencer le match amical contre l’Autriche sur le banc de touche et Samuel Éto’o héritera du brassard. Une véritable onde de choc parcourt le Cameroun, d’autant plus qu’à l’intersaison, des festivités avaient été organisées pour fêter les dix ans de brassard de Magnan. Ce sera désormais ainsi. Les cartes sont donc redistribuées. La victoire de 2 buts à 0 conforte donc le nouveau sélectionneur dans ses choix.
Le 2 septembre 2009, Paul LeGuen débute officiellement son premier stage au Cameroun avec ses Lions Indomptables. Partout, on ne parle que de l’histoire du changement du capitaine de l’équipe nationale. La manière semble poser problème si on s’en tient aux commentaires des uns et des autres dans les lignes ouvertes.
Le groupe ne veut pas se laisser disperser. Une défaite contre le Gabon le 5 septembre et le Cameroun dira adieu aux deux compétitions, africaine et mondiale. Le nouveau ministre Zoua pousse pour que le nouveau coach ait les pleins pouvoirs.
Tout aurait pu être cuit longtemps auparavant. C’est que le match nul entre Marocains et Togolais du mois de juin 2009 a permis aux Lions Indomptables de re-avoir leur destin entre leurs mains. Bien que restant derniers de leur poule menée par le Gabon, rien ne semblait insurmontable pour peu que les Lions se reprenaient.
En cas de double victoire contre le Gabon, les Lions Indomptables devaient se retrouver à nouveau en position favorable avant d’accueillir en octobre 2009 un Togo, qui au mieux aurait le même nombre de points (7). Il ne resterait plus qu’à aller chercher une qualification au Maroc, comme en 1981.
Le Cameroun quitte donc Yaoundé la veille de la rencontre, en mission commando. Lors du dévoilement de la liste, Paul LeGuen a effectivement confirmé Rigobert Song dans un rôle de substitut, titularisant Sébastien Bassong dans l’axe aux côtés de Nicolas Nkoulou. La tension en palpable. Le Cameroun retient son souffle.
Deux buts en deux minutes vont suffire pour vaincre la résistance d’une jeune équipe gabonaise.
Emana d’abord à la suite d’une passe en profondeur d’Eto’o qui trouve le premier poteau d’Ovono puis le chef d’œuvre de Samuel Eto’o : à la suite d’une action collective, l’Interiste sollicite côté gauche de la surface gabonaise, un une-deux avec Jean II Makoun, d’une frappe enroulée il trouve la lucarne opposée. La messe est dite, les gabonais n’y sont plus et les Lions peuvent gérer un avantage qu’ils ont eu du mal à prendre.
Quatre jours plus tard, les deux équipes vont remettre ça à Yaoundé cette fois-ci pour le match retour. Le Cameroun se porte mieux et l’espoir est permis. Une victoire et on prend la tête du groupe. C’est ce que feront les Indomptables.
D’abord un coup franc excentré de Gérémi, sera dévié par Jean II Makoun pour le premier but du Cameroun. On jouait la 24e minute. Ensuite une montée de Achille Webo à droite de la surface de réparation gabonaise qui exécute un centre-tir que Ovono, le gardien, dévie et Eto’o surgit de la tête. Il ne fallait plus que gérer, même si le Gabon marque un but de consolation à la 90e minute.