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Players Abroad of Wednesday, 13 April 2016

Source: camfoot.com

Éric Djemba-Djemba: Le ballon, en voyage

L'international camerounais, Éric Djemba-Djemba L'international camerounais, Éric Djemba-Djemba

Après des débuts à Nantes, un passage à Manchester United, des déboires financiers et un tour du monde, l’international camerounais s’est posé en CFA, à Châteaubriant.

Éric Djemba-Djemba aurait dû être l’un des meilleurs milieu de terrain u monde. Ses débuts ont été simplement tonitruante avec le FC Nantes, club qu’il a rejoint à seulement 17 ans. Manchester United le mettra sous contrat, confiant d’avoir trouvé la pépite rare qui remplacerait à pied levé son emblématique capitaine Roy Keane.

L’aventure tourne court et l’international camerounais voyage pour d’abord se relancer, et ensuite pour survivre.

D’abord à Aston villa, puis à Burnley, où il n’a pas eu beaucoup plus de succès qu’à United. Puis dans des pays plus exotiques. Dans l’ordre, le Qatar (Qatar Sport Club), le Danemark (Odense), Israël(Hapoël Tel-aviv), la Serbie (Partizan Belgrade), l’Écosse (St Mirren), l’Inde (Chennai) et enfin l’Indonésie (Persebaya). Sur chaque club, le Camerounais a une anecdote à livrer. Comme en Indonésie. « J’ai signé là-bas en janvier 2015.

Mais, entre janvier et avril, on a joué seulement deux journées. Il y avait des soucis entre le gouvernement et la Fédération. Du coup, je suis parti. » après quelques mois de chômage, passésentre Nantes, où vivent ses enfants, et le Cameroun, au chevet de son père malade, le champion d’Afrique 2002 est réapparu crampons aux pieds, à la fin du mois de janvier, aux voltigeurs de Châteaubriant, en CFA. « Je me sentais encore capable de continuer.

Au Cameroun, je m’entraînais avec des clubs locaux pour garder la forme. alioune Touré, avec qui j’ai joué à nantes et qui est devenu agent de joueurs, a parlé de moi aux dirigeants du club, qui étaient
intéressés. J’ai ensuite discuté avec le coach et les dirigeants. Le courant est très bien passé. C’est agréable de rencontrer de telles personnes dans le monde du foot. »

FERGUSON A CHANGÉ SA VIE.

Pas encore officiellement qualifié, le milieu de terrain (35 ans en mai), qui en a fini avec le monde pro, n’a pas peur de regarder dans le rétroviseur. Des regrets ? aucun, même pas celui d’avoir été déclaré en faillite personnelle par le fisc anglais en 2007. Des allégations qu’il réfute à demi-mot !

« Sérieusement, dix voitures... comment un jeune de vingt-deux ans peut avoir autant de voitures ? Déjà, où aurais-je bien pu les garer ? Dites moi, où ! » Son seul remords, c’est d’avoir rejoint Manchester United trop tôt. « Si c’était à refaire, je serais parti quelques années plus tard. au milieu des Keane, Veron, Scholes, Butt, Neville, la concurrence était rude.

J’étais un peu perdu. En 2010, j’ai revu Alex Ferguson au Danemark et il m’a dit : "J’aurais aimé t’avoir à cet âge-là." J’avais vingt-neuf ans. Il a senti que j’étais plus mûr, plus posé, plus équilibré. » Mais, plutôt que de se morfondre sur son sort, le Lion indomptable préfère retenir les bons moments de sa carrière chez les Red Devils.

« J’ai joué une quarantaine de matches dans cette équipe mythique avec des joueurs fascinants comme Ruud Van Nistelrooy et Ryan Giggs. J’ai gagné deux trophées (NDLR : le Community Shield et la Cup). Aujourd’hui, il y a Manchester united d’inscrit sur mon C.V. et j’en suis fier. Ferguson m’a pris sous son aile. Il a changé ma vie. Je ne le remercierai jamais assez. »

« J’AIMERAIS REVENIR AU FC NANTES. »

Si la Premier League garde une place spéciale dans son album de souvenirs, ce n’est pas en Angleterre qu’Éric Djemba-Djemba a atteint sa plénitude, mais au Danemark. « À Odense, j’ai retrouvé un club qui avait beaucoup de similitudes avec Nantes. C’était très familial. Durant quatre saisons, j’étais titulaire indiscutable, on a joué la Ligue Europa et j’ai été élu deuxième meilleur joueur du Championnat en 2010. C’était vraiment grandiose. »

S’il aime se rappeler le passé, Djemba-Djemba regarde surtout devant lui, au carrefour d’une carrière en pente douce. après avoir baroudé durant plus de dix ans, il est à la recherche de « stabilité et d’équilibre ». Au moment de se rapprocher de Châteaubriant, la proximité avec Nantes a pesé lourd. D’une part pour être plus près de ses enfants, qu’il va désormais voir plus souvent, mais aussi pour le FC Nantes, un club auquel il doit beaucoup.

« J’ai gardé pas mal d’amis au club. récemment, je suis allé voir Loïc Amisse, l’adjoint de Michel Der Zakarian. C’est lui qui m’a recruté alors que je n’avais que dix-sept ans. Quand j’étais à l’étranger et que je revenais quelques jours, je passais le voir à la Jonelière. Nantes, c’est comme ma deuxième famille. C’est ici que tout a commencé et j’ai gardé une très bonne image au club. Tout le monde se souvient de moi, les supporters me saluent régulièrement. C’est une fierté. »

Et, signe de son envie de s’inscrire pleinement dans une région qu’il qualifie comme son « environnement », Éric Djemba-Djemba, chose rare pour le globe-trotter qu’il a été, se projette sur du long terme. Alors qu’il passe ses diplômes d’entraîneur et s’occupe des jeunes à Châteaubriant, il a un rêve : « J’aimerais revenir au FC Nantes comme éducateur. » La boucle serait bouclée.