Infos Sports of Friday, 20 June 2025

Source: www.camerounweb.com

Samuel Eto'o menacé d'une suspension de cinq ans par la FIFA pour détournement de fonds

L'affaire des détournements présumés à la FECAFOOT pourrait coûter très cher à Samuel Eto'o. Selon l'article 29 du code d'éthique de la FIFA, le président de la Fédération camerounaise de football risque une interdiction d'exercer toute activité liée au football pendant au moins cinq ans, assortie d'une amende minimale de 100 000 francs suisses. En cause : les 300 millions de FCFA destinés aux Lions Indomptables qui auraient été détournés vers son compte personnel au Qatar.

L'étau se resserre autour de Samuel Eto'o. Après les révélations sur le détournement présumé de 446 millions de FCFA lors du match Cameroun-Russie, l'ancien capitaine des Lions Indomptables pourrait voir sa carrière de dirigeant football brutalement interrompue par la FIFA.

Le règlement de l'instance dirigeante du football mondial est formel. L'article 29 du code d'éthique FIFA, intitulé "Mauvaise utilisation et détournement de fonds", interdit catégoriquement aux dirigeants "d'utiliser de manière abusive ou de s'approprier indûment des fonds de la FIFA, des confédérations, des fédérations, des ligues ou des clubs".

Cette disposition vise précisément le cas Eto'o, accusé d'avoir fait transiter plus de 300 millions de FCFA destinés à la FECAFOOT par son compte personnel à la Qatar National Bank, contournant ainsi les circuits financiers officiels de la fédération.

La FIFA ne plaisante pas avec ce type d'infractions. Toute violation de l'article 29 est sanctionnée par une amende d'au moins 100 000 francs suisses (environ 60 millions de FCFA au cours actuel), mais surtout par "une interdiction d'exercer toute activité relative au football de cinq ans au moins".

Pour Samuel Eto'o, cela signifierait la fin immédiate de son mandat à la tête de la FECAFOOT et l'impossibilité d'occuper toute fonction dans le football mondial pendant au moins cinq ans. Une sanction qui pourrait même être alourdie, le règlement précisant que "la sanction est aggravée si la personne occupe de hautes fonctions dans le football, ainsi qu'en fonction de la pertinence et de l'ampleur des fonds reçus".

Le code d'éthique FIFA va plus loin en interdisant également tout "comportement pouvant donner l'impression ou laisser supposer l'existence d'une infraction". Or, le fait de faire transiter des fonds fédéraux par un compte personnel dans un paradis fiscal comme le Qatar pourrait être considéré comme un tel comportement suspect.

La FIFA a déjà démontré par le passé sa fermeté face aux affaires de corruption et de détournements. Plusieurs dirigeants africains ont été sanctionnés pour des faits similaires, certains se voyant interdire à vie toute activité footballistique.

Face à ces révélations, la FIFA pourrait rapidement saisir sa commission d'éthique pour ouvrir une enquête formelle. Les preuves documentaires, notamment le contrat signé le 22 septembre 2023 entre la FECAFOOT et la Fédération russe, constituent des éléments compromettants difficilement contestables.
Pour Samuel Eto'o, l'heure n'est plus aux justifications techniques sur les virements internationaux. Il s'agit désormais de répondre devant la justice sportive internationale d'actes qui pourraient définitivement compromettre son avenir dans le football.

Le football camerounais, déjà fragilisé par cette affaire, pourrait bientôt se retrouver dans l'obligation de choisir un nouveau président, sous la supervision rapprochée des instances internationales. Une situation qui rappelle que dans le football moderne, la transparence financière n'est plus une option mais une obligation absolue.

L'article 29 du code d'éthique FIFA constitue l'un des outils les plus redoutables de l'instance mondiale pour sanctionner les dérives financières. Samuel Eto'o, qui a brillé sur les terrains du monde entier, pourrait découvrir que les règles du jeu sont tout aussi impitoyables dans les bureaux feutrés de la gouvernance footballistique.