Le brassard de capitaine confié à André Onana contre Maurice a provoqué une crise sans précédent. Lors d'une réunion houleuse à huis clos, les cadres de l'équipe, à l'exception de Choupo-Moting et Aboubakar, ont vivement critiqué Marc Brys et sommé Onana de laisser le vestiaire en dehors de ses guerres politiques. Humilié, le gardien a fait jouer ses soutiens au plus haut niveau, forçant Brys à lui redonner le brassard contre l'Angola. Aujourd'hui, le vestiaire des Lions est fracturé, l'entraîneur n'a plus d'autorité et les ingérences politiques menacent la qualification pour la Coupe du Monde.
LE DOSSIER DE LA REDACTION
Tempête dans la tanière : les cadres s’affrontent à huis clos
Vous vous souvenez qu’après la rencontre Île Maurice vs Cameroun du 09 octobre dernier à Saint-Pierre, dans un article intitulé « Le Brassard de la Discorde : Une Fracture au Sein des Lions Indomptables », nous revenions sur la situation explosive qui avait conduit à l’attribution du brassard de capitaine au portier André Onana.
Une décision contestée en interne, car Marc Brys avait donné sa bénédiction pour que le gardien des Lions enfile le brassard contre la volonté de plusieurs cadres de l’équipe.
Les joueurs avaient accepté de défendre les couleurs du Cameroun, mais ils n’avaient pas digéré cette affaire de brassard.
Le retour à Yaoundé
Après le match, l’équipe a immédiatement regagné Yaoundé à bord d’un vol spécial, avec une escale technique pour ravitaillement en kérosène en Tanzanie. Une fois arrivés dans leur tanière du Hilton Hôtel le 10 octobre, les joueurs ont pris quelques heures pour récupérer.
Mais à peine le déjeuner terminé, Vincent Aboubakar, capitaine légitime du groupe, convoque une réunion à huis clos dans une salle située au 10e étage de Hilton Hôtel.
Cette rencontre n’inclut pas tout l’effectif : seuls les cadres de l’équipe ainsi que le sélectionneur Marc Brys et son assistant Joachim Mununga y prennent part.
Les cadres autour de la table
Autour de Vincent Aboubakar se trouvent Michael Ngadeu Ngadjui, André-Frank Zambo Anguissa, André Onana, Eric Maxim Choupo-Moting et Christian Bassogog.
L’ordre du jour est fixé sur place : le problème du brassard ouvre les débats.
Tous les joueurs présents — à l’exception d’André Onana — critiquent vivement la décision de Marc Brys d’avoir confié le brassard au gardien face à l’Île Maurice.
Le sélectionneur, glacé sur son siège, encaisse les mots lourds et tranchants employés par ses cadres pour qualifier sa méthode de gestion.
André Onana tente de se défendre, mais ses explications maladroites font rapidement dégénérer la situation. Il hausse le ton et insulte plusieurs de ses coéquipiers, usant de termes que nous ne reprendrons pas ici par pudeur.
L’affrontement verbal
La tension monte d’un cran. Tous — à l’exception d’Aboubakar et de Choupo-Moting — sermonnent fermement Onana, lui reprochant d’embarquer le vestiaire dans son conflit personnel avec le président de la FECAFOOT.
Michael Ngadeu lui rappelle son rôle dans sa propre mise à l’écart lors de la Coupe du Monde 2022 au Qatar, ce que le gardien de Trabzonspor tente tant bien que mal de nier, sans réellement convaincre.
Face à la fronde collective, Marc Brys et Joachim Mununga se montrent impuissants. Onana, acculé, brouille volontairement les débats pour détourner la discussion.
Ils disent à Onana : « Nous ne sommes pas venus faire de la politique ici. Nous sommes venus jouer. Laisse-nous en dehors de tes guerres avec le président. On t’appelait vice-président, non ? Tu ne remarques pas que tu es le seul cadre que les jeunes évitent ? »
Cette phrase, lancée en pleine réunion, fait l’effet d’un coup de massue. Le ton s’élève davantage et la rencontre se termine dans une atmosphère électrique, ponctuée de gros éclats de voix.
Les conséquences politiques
Humilié et conscient d’avoir perdu le soutien d’une grande partie des cadres, André Onana fait alors appel à ses soutiens au MINSEP et à la Présidence de la République.
Dans les heures qui suivent, Marc Brys est contacté “d’en haut” et sommé de redonner le brassard au gardien de but pour la rencontre face à l’Angola.
Un vestiaire fracturé
Aujourd’hui, le vestiaire des Lions Indomptables est plus que jamais en lambeaux :
• un entraîneur sans autorité,
• des joueurs profondément divisés,
• et des interférences politiques toxiques qui minent l’unité de l’équipe nationale.
Le brassard, symbole d’unité et de leadership, est désormais devenu un instrument de division.
Aujourd’hui, la tanière des Lions Indomptables n’est plus synonyme d’unité, mais de fracture profonde. Ce qui aurait pu rester un simple désaccord sportif s’est transformé en une véritable crise interne, où le sélectionneur Marc Brys dépassé par les événements, sans autorité réelle sur son groupe. Les tensions entre cadres, les ingérences extérieures et l’absence de leadership fort minent dangereusement la cohésion de l’équipe nationale.
Il est plus que temps d’agir. Si rien n’est fait pour rétablir l’ordre, restaurer l’autorité et recréer un esprit d’équipe, le Cameroun court tout droit vers une catastrophe sportive. Les barrages décisifs pour la Coupe du Monde, prévus dès le 13 novembre au Maroc, approchent à grands pas, et une équipe divisée ne peut pas espérer franchir un tel cap.
Les Lions n’ont plus le luxe d’attendre. Une solution claire, forte et immédiate s’impose — pour sauver non seulement une qualification, mais aussi l’honneur d’un pays qui respire le football.