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Infos Sports of Wednesday, 17 February 2016

Source: cameroon-info.net

Pour Valsero, les CAN n'apporteront rien au Cameroun

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L’attribution de la CAN féminine de 2016 et de la CAN masculine de 2019 au Cameroun n’a pas enthousiasmé le rappeur contestataire camerounais Valsero. Il l’a fait savoir le 11 février 2016 au cours de l’émission de la télévision Stv « Entretien avec ».

Lorsque le présentateur lui demande s’il a l’impression que la jeunesse accompagne le mouvement autour de l’organisation des Coupes d’Afrique des nations qu’accueille bientôt son pays, le « général » répond par la négative. « Je suis bien indigné je suis plus surpris.

J’ai compris dans quel régime on est. Ça m’a pris des années. La jeunesse n’est pas associée parce que c’est du tape—à - l’œil.

Même cette Can féminine et la Can masculine qui arrivent ne sont que deux mécanismes de conservation du pouvoir qui n’obéissent à aucune forme de développement ni des hommes ni de la jeunesse. C’est-à-dire qu’à un moment donné aujourd’hui, si jamais c’était un gros mouvement, vous verriez très bien que plusieurs secteurs d’activité, plusieurs groupes seraient mis en branle pour avancer.

On serait en train de préparer, on associerait des hôtels, des restaurants. On demanderait même aux jeunes de créer de petites activités qui leur permettraient justement de ne pas crever en complexe ».

Valsero soutient que l’organisation des compétitions à venir n’obéit pas à un agenda de développement, mais à un agenda de conservation du pouvoir. Il croit savoir que pour le régime « l’essentiel c’est qu’on organise cette Can.

Quitte à ce qu’on s’éreinte tous là-dedans et qu’après la vie reprenne son cours normal ». C’est pourquoi il se demande ce qu’il adviendra après la Can féminine. « On aura une meilleure perspective du championnat national ? », se demande-t-il. « Une fois que la Can masculine sera finie on fera quoi ? Canon de Yaoundé va encore gagner la Champions league africaine ?

Des professionnels vont encore venir signer au Cameroun ? Ou aura-t-on encore des Weah qui vont dire avec fierté qu’ils ont joué à Tonnerre de Yaoundé ? Est-ce qu’on aura tout ça ? Mais non ! », ajoute-t-il. Pour lui tout n’est que « saupoudrage ». Celui qui dans l’état-civil s’appelle Serval Gaston Abe signale des besoins plus immédiats pour le Cameroun comme le développement.

Ce que les Can ne nous offriront pas selon lui. « Je crois qu’on a des choses qui attirent le plus l’attention aujourd’hui au Cameroun. Il est quand même important qu’en termes de priorités et c’est là où je dis qu’on n’a pas les mêmes priorités.

Si c’était une priorité je crois que c’est une priorité pour l’Etat et le gouvernement en place l’organisation des Can. Mais nous notre pauvre priorité c’est qu’on aimerait vivre. On n’est pas sorti de nos problèmes basiques : vivre, avoir un travail, un logement, respirer. Suivre un cursus normal qui veut que si tu es parti à l’école tu puisses quand même avoir un boulot. Que tu ne finisses pas chimiste-conducteur de bend skin ! », s’indigne le rappeur. Il termine son propos par une anecdote assez croustillante.

Mais qui illustre bien son argumentaire. « Un président que je n’ai pas vraiment connu, mais qui a été président du Cameroun avait dit dans un discours : « on ne peut pas privilégier le développement des infrastructures tant que les êtres humains crèvent encore de faim. C'est-à-dire que ça ne sert à rien de faire un stade dans un pays où les gens bouffent dans la rigole ».