Le gouvernement camerounais dit non au financement des Lionnes de volleyball pour la Thaïlande
C'est un coup dur pour Bello Bourdanne et la Fédération camerounaise de volleyball qu'il prétend diriger. Le gouvernement camerounais a formellement refusé de débloquer les 600 millions de FCFA sollicités pour assurer la participation de l'équipe nationale féminine du Cameroun à la Coupe du monde de volleyball prévue en Thaïlande.
Cette décision gouvernementale place le président controversé de la Fecavolley dans une position délicate. Bourdanne devra désormais se démener pour trouver les ressources financières nécessaires à la participation des Lionnes de volleyball à cette compétition internationale de premier plan.
Ce refus de financement intervient dans un contexte de crise institutionnelle profonde qui secoue le volleyball camerounais depuis près de deux ans. La légitimité même de Bello Bourdanne à la tête de la fédération est contestée depuis qu'en avril 2025, le Tribunal de grande instance de Yaoundé a annulé son élection, confirmant Serge Julien Abouem comme président légitime.
Le gouvernement semble ainsi envoyer un signal fort en refusant d'allouer des fonds publics à une structure dont la direction fait l'objet d'un contentieux judiciaire non résolu. Cette position pourrait marquer un tournant dans la reconnaissance officielle des autorités fédérales du volleyball camerounais.
De son côté, Serge Julien Abouem, qui revendique la présidence légale de la Fecavolley, n'a pas manqué de réagir à cette situation. Dans une sortie virulente, il a fustigé ce qu'il qualifie d'"imposture" : "Nous avons l'effectivité juridique de la gestion du volleyball camerounais. Que les imposteurs nous laissent travailler en paix".
Abouem va plus loin en dénonçant une gestion basée sur l'attentisme budgétaire : "Je voudrais dire, avec un peu de moquerie, que ceux qui sont au volleyball pour attendre les crédits budgétaires, c'est-à-dire l'argent du contribuable, ont pris la mauvaise voie. Nous sommes une association. Nous devons chercher nos revenus".
Cette guerre de tranchées à la tête du volleyball camerounais a des répercussions directes sur les équipes nationales. Les Lionnes U20, pourtant qualifiées pour la prochaine CAN, risquent d'être écartées en raison de ce flou institutionnel. "En principe, si nous sommes un pays qui respecte la loi, elles devraient jouer la CAN", déplore Abouem.
La situation devient d'autant plus préoccupante que le ministère des Sports continue de reconnaître Bourdanne, tout comme la Confédération africaine de volleyball (CAVB), créant une confusion institutionnelle totale.
Face à cette impasse, Abouem revendique un modèle d'autonomie financière et affirme disposer de "pré-contrats de 400 millions pour l'année prochaine", destinés à financer un projet de relance structuré du volleyball camerounais.
Cette approche contraste avec la dépendance aux subventions publiques que semble privilégier le camp Bourdanne, désormais confronté à la réalité du refus gouvernemental pour le financement de la Coupe du monde féminine.
Le refus des 600 millions de FCFA constitue un test décisif pour Bello Bourdanne. Sa capacité à mobiliser des ressources alternatives déterminera non seulement la participation des Lionnes en Thaïlande, mais aussi sa crédibilité à diriger une fédération sportive dans un contexte de rigueur budgétaire.
Cette crise révèle les limites d'une gouvernance sportive contestée juridiquement et questionne la responsabilité des autorités camerounaises dans la résolution de ce bicéphalisme paralysant pour le volleyball national.
Les prochaines semaines s'annoncent cruciales pour l'avenir du volleyball féminin camerounais et la crédibilité de ses dirigeants sur la scène internationale.