Arrivé en avril 2024 avec l'ambition de redonner du lustre à la sélection nationale, le technicien belge voit son équipe perdre huit places en un an. De la 49e position mondiale fin 2024 à la 57e en novembre 2025, l'analyse d'une régression inquiétante.


Le constat est brutal et les chiffres implacables. Un an et demi après l'arrivée de Marc Brys à la tête des Lions Indomptables, le Cameroun traverse l'une des périodes les plus sombres de son histoire récente au classement FIFA. Selon les données exclusives compilées par Jeune Afrique, la sélection camerounaise a perdu pas moins de huit places entre décembre 2024 et novembre 2025, passant de la 49e à la 57e position mondiale.

Cette dégringolade, qui s'est accélérée tout au long de l'année 2025, pose de sérieuses questions sur la capacité du sélectionneur belge à redresser la barre et à redonner au Cameroun son statut de puissance du football africain.
Une spirale descendante qui s'accélère mois après mois
L'évolution du classement FIFA des Lions Indomptables en 2025 raconte l'histoire d'une descente aux enfers progressive mais inexorable. Jeune Afrique a reconstitué la chronologie de cette chute qui illustre parfaitement l'incapacité de l'équipe à maintenir une dynamique positive :

19 décembre 2024 : 49e place mondiale – Le point culminant de l'ère Brys
3 avril 2025 : 50e place ( -1)
10 juillet 2025 : 51e place ( -2 depuis fin 2024)
18 septembre 2025 : 52e place ( -3)
16 octobre 2025 : 54e place ( -5)
20 novembre 2025 : 57e place ( -8)

Cette baisse régulière, sans aucune interruption depuis huit mois, témoigne d'une équipe en perte de repères, incapable d'enchaîner des résultats convaincants. Chaque classement mensuel enfonce un peu plus les Lions dans une crise qui semble sans fin.


"L'évolution du classement en 2025 illustre clairement une tendance négative préoccupante, analyse un observateur du football camerounais joint par Jeune Afrique. Nous assistons à une équipe en manque de constance, qui ne parvient pas à construire sur ses rares succès."



Si la chute mondiale est spectaculaire, la régression continentale, bien que plus modeste en apparence, n'en est pas moins inquiétante. Jeune Afrique révèle que Marc Brys avait trouvé le Cameroun à la 9e place africaine lors de sa prise de fonction en avril 2024. Aujourd'hui, les Lions Indomptables occupent la 10e position sur le continent.


Cette perte d'une place peut sembler anodine, mais elle revêt une dimension symbolique forte dans une zone où la concurrence s'intensifie. Des nations comme le Sénégal, le Maroc, l'Égypte, l'Algérie, le Nigeria, la Côte d'Ivoire, la Tunisie, le Mali et le Burkina Faso ont su maintenir ou améliorer leurs positions pendant que le Cameroun régressait.


Plus grave encore, selon les projections de spécialistes du classement FIFA consultés par Jeune Afrique, une contre-performance lors de la Coupe d'Afrique des Nations 2025 pourrait faire reculer davantage les Lions Indomptables et les exclure définitivement du top 10 africain – une première depuis des décennies pour l'une des nations les plus titrées du continent.

Cette dégringolade au classement n'est pas qu'une question de prestige. Elle emporte avec elle des conséquences très concrètes pour l'avenir de la sélection. Jeune Afrique a identifié trois impacts majeurs de cette régression :

Un classement en baisse signifie mécaniquement des chapeaux moins favorables lors des tirages au sort des compétitions internationales. Le Cameroun se retrouve désormais exposé à des groupes beaucoup plus difficiles, aussi bien en phase de qualifications qu'en phases finales des tournois.


Marc Brys, déjà contesté par une partie de l'opinion publique camerounaise, voit la pression monter d'un cran à chaque nouveau classement. Les rumeurs sur son avenir se multiplient dans les couloirs de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot).

Pour un pays cinq fois champion d'Afrique, cette situation affecte profondément l'image d'une sélection historiquement dominante sur le continent. Le manque de stabilité et les performances irrégulières entament le crédit des Lions Indomptables auprès des partenaires, sponsors et supporters.

Lorsque Marc Brys a pris les rênes de la sélection nationale en avril 2024, le Cameroun occupait la 51e place mondiale et la 9e africaine. Les révélations de Jeune Afrique montrent que le technicien belge a réussi dans un premier temps à inverser la tendance, permettant au pays de terminer l'année 2024 à la 49e place mondiale – soit un gain de deux positions.

Cette embellie, saluée à l'époque comme le signe d'un renouveau possible, n'aura finalement été qu'un feu de paille. Dès janvier 2025, la machine s'est grippée et la descente a commencé. En un peu plus d'un an et demi à la tête des Lions, Brys affiche un bilan comptable désastreux : huit places perdues par rapport au meilleur classement obtenu sous son mandat.

"On ne peut pas parler de réussite quand on laisse une équipe dans un état pire que celui dans lequel on l'a trouvée, estime un ancien international camerounais sous couvert d'anonymat. Marc Brys a eu sa chance, mais les résultats parlent d'eux-mêmes."


L'année qui s'achève restera comme l'une des plus noires de l'histoire récente du football camerounais. Mois après mois, classement après classement, les Lions ont glissé inexorablement vers le bas, sans que le staff technique ne parvienne à enrayer la spirale.
Jeune Afrique a interrogé plusieurs observateurs du football africain qui pointent tous du doigt les mêmes maux : un jeu stéréotypé, un manque d'identité tactique claire, des choix discutables dans la composition de l'équipe et une gestion humaine parfois problématique.
Les tensions entre Marc Brys et certains cadres de l'équipe, révélées par plusieurs médias au cours de l'année, n'ont fait qu'aggraver une situation déjà délicate. Le climat autour de la sélection est devenu pesant, et les performances s'en ressentent sur le terrain.


Si la tendance actuelle se poursuit sans inflexion rapide, Jeune Afrique révèle que le Cameroun pourrait même glisser au-delà de la 60e place mondiale en cas de parcours décevant lors de la Coupe d'Afrique des Nations 2025. Un scénario catastrophe qui éloignerait durablement les Lions des sommets du football africain.

La compétition continentale qui se profile représente donc bien plus qu'un simple tournoi. C'est un test de vérité pour Marc Brys et ses joueurs, une dernière chance de stopper l'hémorragie et de retrouver un élan capable de redonner compétitivité et confiance à la sélection nationale.
"Les prochaines compétitions seront cruciales, insiste un membre de la Fecafoot joint par notre rédaction. Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer sur cette lancée. L'image du football camerounais en dépend, tout comme l'avenir de nombreux acteurs impliqués dans cette aventure."


Le contraste est saisissant entre le Cameroun des années glorieuses – celui de Roger Milla, Samuel Eto'o, Rigobert Song – et la sélection actuelle qui peine à trouver ses marques. Cinq titres de champion d'Afrique, trois participations en quarts de finale de Coupe du monde, des générations de joueurs talentueux qui ont marqué l'histoire du football mondial...

Aujourd'hui, cette équipe traverse une période de doutes profonds, marquée par un manque criant de stabilité. Selon les données compilées par Jeune Afrique, le Cameroun n'a jamais connu une telle période de régression continue depuis l'instauration du classement FIFA moderne.

Les mois à venir seront décisifs. Marc Brys dispose encore d'une fenêtre d'opportunité pour inverser la tendance, mais celle-ci se referme rapidement. Entre pression des résultats, attentes d'un public déçu et exigences d'une fédération en quête de succès, le sélectionneur belge joue probablement sa survie à la tête des Lions Indomptables.

Le compte à rebours est lancé. La CAN 2025 dira si le Cameroun peut encore rêver de retrouver sa superbe, ou s'il s'enfonce durablement dans une crise dont il peine à voir la sortie.