Infos Sports of Monday, 24 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Les Lions à vendre : le réseau qui utilise l’équipe nationale comme marché de transfert

Derrière les convocations surprises et les sélections controversées des Lions Indomptables se cache un réseau organisé, transformant la sélection nationale en vitrine commerciale pour des transferts vers l’Europe. Le cas emblématique de Moubarak Hamadou, propulsé en équipe nationale à 18 ans avant d’être transféré à Villarreal, révèle un système où intérêts financiers et relations d’influence priment sur le mérite sportif. Au cœur de ce mécanisme : l’agent Maxime Nana, proche de Marc Brys, et des relais puissants au MINSEP, à la Présidence, et à l’ANAFOOT. Une enquête qui interroge : jusqu’où ira cette marchandisation du maillot national

LE DOSSIER DE LA RÉDACTION

« Les Lions à vendre : le réseau qui utilise l’équipe nationale comme marché de transfert »

Depuis quelque temps, un véritable réseau de placement de joueurs vers l’Europe, utilisant les Lions Indomptables comme vitrine commerciale, est en train de montrer ses résultats… et ses coulisses peu reluisantes.
Tout le monde se souvient encore de la convocation surprise, puis de la sélection totalement incompréhensible de Moubarak Hamadou lors de l’Africa Week Tournament de Marrakech en juin dernier.

Ce jour-là, Marc Brys avait profité du repos accordé à plusieurs cadres pour emmener au Maroc une vague de nouveaux visages. Parmi eux : un garçon de 18 ans, encore en formation à l’ANAFOOT.
Dès la publication de la liste, de nombreuses voix dans la presse sportive camerounaise avaient dénoncé cette convocation improbable, surtout que des joueurs locaux en pleine forme à cette période avaient été ignorés. Brys avait même poussé la provocation jusqu’à faire entrer le gamin contre l’Ouganda, le 6 juin 2025.
Quelques jours seulement après, le scénario se révèle : Moubarak Hamadou rentre au pays, récupère ses affaires et… prend immédiatement la direction de l’Espagne.
Destination finale : Villarreal, point d’aboutissement d’un plan soigneusement ficelé depuis le MINSEP, l’ANAFOOT et certains intermédiaires bien placés.

Parmi ces intermédiaires, un nom revient sans cesse : Maxime Nana. L’agent, cité directement par Marc Brys dans un voice audio avec Clément Eboué, était présenté par le sélectionneur comme un “ami de longue date”.
Ce n’est pas un hasard. Car derrière le jeune joueur se cache un système parfaitement rodé, utilisant l’équipe nationale comme tremplin marketing pour faciliter des transferts et générer des gains.

Le problème n’est pas le talent de Moubarak Hamadou — le jeune a des qualités indéniables — mais le processus douteux par lequel il a été propulsé.
Les faits démontrent l’existence d’un mécanisme bien huilé, où les intérêts sportifs passent loin derrière les intérêts financiers.
Maxime Nana a désormais repris ses marques dans l’écosystème de la sélection, soutenu par des relais puissants :
– des contacts au Secrétariat Général de la Présidence,
– des appuis solides au MINSEP,
– et le soutien direct du directeur général de l’ANAFOOT.
Ce dernier avait d’ailleurs supervisé en mai 2025 un atelier de détection de joueurs à Olembe, entièrement financé par Maxime Nana lui-même. Tout se tient.
On comprend mieux maintenant pourquoi, au sommet de l’État, certains se battent bec et ongles pour que Marc Brys, malgré son évidente insuffisance technique, reste à son poste.
Le sélectionneur belge est devenu un outil, un instrument manipulé par des cercles d’influence qui voient en lui une formidable opportunité de profit. Tant qu’il reste en place, le système continue de tourner.

Et si nous n’y prenons pas garde, on se réveillera un matin en apprenant que son contrat a été renouvelé en catimini pour deux années supplémentaires.
Le chef de l’État n’a vraiment pas de chance : être entouré de pareils collaborateurs, capables de transformer la sélection nationale en marché parallèle, est tout simplement pathétique.