Infos Sports of Friday, 21 November 2025
Source: www.camerounweb.com
Dans l'histoire du football camerounais, peu de rivalités ont été aussi médiatisées et aussi personnelles que celle opposant Joseph Antoine Bell à Samuel Eto'o. L'ancien gardien emblématique des Lions Indomptables, devenu consultant et figure médiatique, ne cache pas son animosité envers l'ex-capitaine et actuel président de la FECAFOOT. Pourtant, un regard sur le parcours de Bell révèle une ironie saisissante : celui qui reproche à Eto'o d'avoir "sauté trop tôt" dans un rôle d'encadrement a lui-même connu une transition similaire, marquée par des échecs répétés.
En 1996, Joseph Antoine Bell tente pour la première fois de prendre les rênes de la FECAFOOT, seulement deux ans après avoir raccroché les crampons. Résultat ? Une défaite face à Vincent Onana. En 2014, il revient à la charge, mais se fait balayer par Tombi A Roko Sidiki. Enfin, en 2018, il se présente une troisième fois, mais c'est Seidou Mbombo Njoya, soutenu par Samuel Eto'o, qui l'emporte. Trois tentatives, trois échecs cuisants.
Aujourd'hui, Joseph Antoine Bell n'hésite pas à critiquer Samuel Eto'o pour avoir "sauté trop tôt" dans un rôle administratif alors qu'il était encore joueur. Pourtant, Bell a fait exactement la même chose en 1996, en se lançant dans la course à la présidence de la FECAFOOT à peine deux ans après la fin de sa carrière. Une mauvaise foi XXL, servie avec une sauce de malhonnêteté intellectuelle qui ne trompe personne.
La véritable raison de cette animosité ? Joseph Antoine Bell n'a jamais digéré le soutien de Samuel Eto'o à Seidou Mbombo Njoya en 1998. Depuis, chaque micro devient une arme, chaque intervention une occasion de saboter l'image de l'ancien capitaine des Lions Indomptables. Il a même été jusqu'à insulter Eto'o dans un média international (RFI), le traitant de "Bossu" et utilisant des termes comme "insensé" et "déraisonnable".
Joseph Antoine Bell n'a pas seulement critiqué Eto'o en parole. Il a aussi agi. Il a tenté de saboter le championnat MTN Elite One en imposant des tarifs exorbitants pour les stades. Il a orchestré plusieurs manœuvres, souvent par personnes interposées, pour faire tomber le "Soldier for Afrika". Résultat ? Peine perdue. Eto'o, blindé par le soutien des siens et scellé dans le sang de Jésus, selon ses partisans, a résisté à toutes les attaques.
Dernier épisode en date de cette saga : la création de CACAFOOT, une structure censée faire obstacle à la réélection de Samuel Eto'o à la tête de la FECAFOOT. Mais coup de théâtre : le Préfet Djikdentchou a annulé le récépissé de cette association, mettant fin à cette tentative de déstabilisation. "Game over", comme le disent certains observateurs, pour le hibou qui voulait jouer aux échevins.
Joseph Antoine Bell reste une légende du football camerounais, mais son obsession pour Samuel Eto'o a fini par éclipser une partie de son héritage. Au lieu de se concentrer sur la construction et l'union, il a choisi la division et la polémique. Une attitude qui, au final, ne dessert que le football camerounais, déjà confronté à de nombreux défis.