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Sports Features of Thursday, 19 July 2018

Source: Jeune Afrique N°3001

Football: nos 'Lionnes' ont finalement mangé les 'Lions'

Elles ont redonné le goût de la victoire aux Camerounais - Martin Camus Mimb Elles ont redonné le goût de la victoire aux Camerounais - Martin Camus Mimb

Qu’y a-t-il de plus triste que de suivre une Coupe du monde de foot depuis Douala alors que les Lions indomptables ne sont pas qualifiés? Ambiance terne, pénibles encouragements pour les équipes africaines présentes en Russie et, surtout, résignation.

Mais, même absente de la compétition, l’équipe nationale masculine en prend pour son grade. « Les Lions ne soulèvent plus d’enthousiasme, explique, tout en euphémisme, Gustave Emmanuel Samnick, le président de l’Association des journalistes sportifs du Cameroun. Ils ont gagné la dernière CAN [Coupe d’Afrique des nations], mais c’était un accident. L’euphorie n’a pas duré, ajoute-t-il. » « Il y a un vrai désamour des Lions, résume un fan d’antan. Ils n’ont pas la combativité de leurs aînés, ceux de la bande de Rigobert Song. »

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La passion du Cameroun pour le ballon rond se serait-elle éteinte elle aussi? Pas tout à fait. Depuis trois ans, les Lionnes ont pris le relais. « Aujourd’hui, le capital sympathie des joueuses féminines est supérieur à celui des hommes », constate Martin Camus Mimb, directeur général de la radio RSI, à Douala. Comment ces indomptables jeunes femmes sont-elles donc devenues les préférées des supporters?

Une défaite au goût de victoire

Elles entrent dans l’Histoire loin des rives du fleuve Wouri. À Vancouver, au Canada, le 8 juin 2015. Dans l’indifférence quasi générale, les Lionnes font leurs premiers pas dans la Coupe du monde féminine. Quatre-vingt-dix minutes plus tard, les voilà dans la lumière: elles viennent d’écraser l’Équateur six buts à zéro, dont trois marqués par une certaine Gaëlle Enganamouit – qui sera sacrée meilleure joueuse africaine de l’année. Dans une poule difficile, les footballeuses de Carl Enow Ngachu, le sélectionneur, se prennent à rêver d’une qualification. Quatre jours plus tard, elles s’inclinent de justesse (1-2) face aux Japonaises. Mais elles l’emportent face à la Suisse (2-1), le 16 juin, à Edmonton. Direction les huitièmes de finale. Certes, dès la rencontre suivante, les Camerounaises s’inclinent face à la Chine (0-1).Mais le phénomène est né, avec, en point de mire, la CAN féminine 2016, organisée à domicile. Cette CAN 2016 est un véritable succès populaire.

Suivies de près par les fans de football camerounais et par le couple présidentiel, les Lionnes atteignent la finale, où, le 3 décembre, elles finissent par rendre les armes, très honorablement (0-1) face aux Nigérianes, tenantes du titre. Une défaite au goût de victoire. Le 8 décembre, les jeunes femmes sont reçues au palais d’Etoudi et fêtées par Paul et Chantal Biya. Le selfie du chef de l’État avec les joueuses fait le tour du web. « Elles ont redonné le goût de la victoire aux Camerounais », note Martin Camus Mimb. « C’est l’une de nos rares fertés au niveau du football, ces derniers temps, renchérit Gustave Emmanuel