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Infos Sports of Wednesday, 4 July 2018

Source: Investigation N°91

FECAFOOT: proposé par Abdouraman, Martin Etongue est-il vraiment à sa place?

La FECAFOOT est un lieu qui regorge de plusieurs réseaux qu se font la guerre. La FECAFOOT est un lieu qui regorge de plusieurs réseaux qu se font la guerre.

C’est en Novembre 2017 que le Président du Comité de Normalisation de la Fecafoot Me Dieudonné Happi a nommé Martin Etongue au poste de Secrétaire Général de la Fédération Camerounaise de Football, en remplacement de Blaise Moussa accusé par sa hiérarchie entre autre d’impartialité et de manque de neutralité par rapport aux échéances électorales qui étaient proches ; le Comité de Normalisation avait à peine consommé un mois de son bail à Tsinga !

Les premiers pas de martin Etongue à la Fecafoot

De sources bien introduites, Martin Etongue a été recruté à la Fecafoot par le président Iya Mohammed, grâce au soutien et à l’influence d’Abdouraman Ahmadou Baba qui était son Directeur de Cabinet. Certains détails de son parcours professionnel indiquent que Martin Etongue est Journaliste et qu’il aurait prêté ses « services et compétences » à un organe de presse écrite, « The Herald », bien avant d’être embauché à la Fecafoot. Après avoir servi au département des compétitions, il a été « disciplinairement » affecté à la Dtn. Et comment a-t-il été nommé Secrétaire Général en Octobre 2017 par Me Dieudonné Happy ?

La reconnaissance de Samuel Eto’o Fils En effet, pour des raisons que nous évoquons plus loin, Me Dieudonné Happi a décidé de se débarrasser de Moussa Blaise. Il a, pour cela, dû consulter Ebode Tsanga Eugène Patrick alors S.G. adjoint sans réelle satisfaction. C’est ainsi qu’un groupe d’élites du Sud Mebe Ngo’o (Ministre des Transports), Essiane (Maire de Sangmélima) entre autre recommandent Paul Mebizo’o (originaire du Sud) pour occuper le prestigieux poste. Face à ce dilemme embarrassant, Me Dieudonné Happi se retourne vers Eto’o Fils (qui par ailleurs l’a proposé pour être désigné Président du comité de Normalisation de la Fecafoot) qui, sans perdre du temps, lui a prescrit la nomination Martin Etongue. Comme nous le verrons plus loin, Samuel Eto’o Fils paie là une dette de reconnaissance et de gratitude pour services à lui rendus.

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Cependant, au terme d’un examen minutieux du parcours professionnel du nouveau S.G/Fecafoot, plusieurs observateurs du mouvement sportif Camerounais se sont légitimement posés des questions, toutes relatives à sa mo- ralité, à son cursus ainsi qu’à ses compétences. A ces sujets, l’analyse qui en a découlé a per- mis de savoir si Martin Etongue est véritable- ment à sa place ; s’il était « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » ; autrement dit, s’il mérite d’être Secrétaire Général de la Fecafoot.

Délit de neutralité et d’impartialité Depuis la mise en place par la Fifa des différents et successifs Comités de Normalisation (Owona-Happi), la Fecafoot, plus que par le passé, charrie d’énormes intérêts, draine des passions et cristallise des grands enjeux. Face à cette réalité, les exigences de neutralité, d’impartialité et d’objectivité ont souvent constitué les critères de choix des responsables en même temps qu’elles se sont posées comme les qualités requises (tant pour les employés que pour les membres du Comité de Normalisation) pour la gestion des dossiers et « des affaires courantes » à la Fecafoot. C’est d’ailleurs l’une des raisons que Me Happi Dieudonné avait avancé pour justifier le « limogeage » de Moussa Blaise à la tête du Secrétariat Général de la Fecafoot. Si ce der- nier était en porte-à-faux avec ces exigences et qu’il en a payé le prix, il a été prouvé que Martin Etongue quant à lui était d’intelligence avec certains acteurs et groupes d’acteurs impliqués dans le processus électoral de la Fecafoot ; leurs relations vont même au-delà de la connivence et des accointances.

Et pour preuves : Martin Etongue a été le Di- recteur de Cabinet de John B. Ndeh avec qui il partage encore les idées, les informations précieuses ainsi que les documents jugés confidentiels de la Fecafoot ; il serait inutile de rappeler que l’actuel Secrétaire Général de la Fecafoot assiste régulièrement aux réunions de stratégie convoquées par John B. Ndeh dans le cadre du processus électoral en cours. Est-il encore besoin d’insister sur la relation in- time et séculaire qui lie Abdouraman Ahmadou Baba à Martin Etongue ? Puisque le premier, considéré comme le mentor du se- cond, a réussi à maintenir son influence sur son « poulain » à qui il dicte les grandes orientations à prendre. Pour vous en convaincre, il suffit de se donner la peine d’examiner soigneusement les interviews d’Abdouraman dans les chaines de télévisions/radios d’une part et lire les circulaires signées du « disciple » Etongue d’autre part ; en établissant le lien, chacun pourra clairement comprendre, s’il en était encore besoin, la forte complicité qui existe entre les deux. Ces deux cas illustratifs prouvent que Martin Etongue, SG/Fecafoot n’est pas neutre et impartial ; il n’est pas objectif dans ses prises de décisions. D’ailleurs comment cela aurait-il pu être autrement, étant entendu que l’individu est coutumier du fait.

Moralité douteuse, absence d’éthique professionnelle et de déontologie
En effet, au plus fort de la crise au sein des Lions Indomptables (2010), le Ministres des Sports de l’époque, Michel Zoa, engagé à assainir le climat au sein de la tanière, convoqua alors une réunion (de crise) dans son cabinet au cours de laquelle était conviée le président de la Fecafoot (qu’accompagnait le Chef de département des compétitions d’alors, Martin Etongue) ; ce dernier improvisa une téléconférence entre lui et son « illustre interlocuteur » en mettant sur écoute, via son téléphone portable, toutes les interventions dûment enregistrées en direct et écoutées par le « 9 », capitaine des Lions Indomptables dont il est manifestement à la solde. Ce dernier, au fait de tous les détails de ladite réunion, en a anticipé sur les résolutions en appelant le Ministre des Sports sitôt que la réunion était achevée, pour lui dire avec force détails les conclusions auxquelles les participants étaient parvenus. Le Ministre des Sports, surpris non seulement par l’instantanéité de la réaction mais aussi par la véracité du compte rendu fait par une personne qui n’avait pas pris part à la réunion et dont les conclusions (encore fraiches) étaient censées être confidentielles ; le Ministre Zoa Michel ordonna alors immédiatement l’ouverture d’une enquête pour retrouver « le traitre ». Les conclusions de cette investigation ont dévoilé l’identité du coupable : Martin Etongue. Le Ministre des Sports exigea alors son limogeage. C’est dans ce contexte qu’il fut relevé de ses fonctions de « team manager » des Lions Indomptables, de Chef de département des Compétitions et redéployé à la D.T.N en complément d’effectif. Tous ces faits ont sérieusement entamé et écorné sa moralité qui, par la suite, a même été régulièrement remise en doute dans le cadre de la gestion de l’administration de la Fecafoot, surtout dans le contexte actuel.

Pourtant, ce même Martin Etongue, doté d’une personnalité ambivalente au comporte- ment équivoque, a été, à un moment donné, l’un des pourfendeurs farouche de Samuel Eto’o Fils. Car, en 2008, le F.C Barcelone avait refusé de libérer Eto’o et dans une correspondance adressée à l’entraîneur Otto Pfischer, Martin Etongue accablait « le goleador » Camerounais en suggérant qu’il ne soit plus convoqué. Aujourd’hui, poursuivant son front contre celui qui l’a pourtant proposé au poste de Secrétaire Général de la Fecafoot, Etongue s’est allié à Abdouraman et à Dieudonné Gaïbaï, viscéralement opposés à Eto’o et à Me Dieudonné Happi. L’objectif final est de s’op- poser aux manœuvres de Me Happi et Eto’o d’une part et de faire main basse sur la Fecafoot d’autre part.

Entre l’imposture et l’usurpation Maintenant, en ce qui concerne le cursus de Martin Etongue SG/Fecafoot, les sources honnêtes et crédibles indiquent qu’il a effective- ment travaillé comme « pigiste » et signé quelques articles pour le compte d’un organe de presse d’obédience anglo-saxonne ; la même source précise qu’il avait longtemps côtoyé les studios et arpenté les couloirs de la FM 94 dans l’espoir d’y être recruté ou, dans le moindre des cas, de se voir attribuer des tranches d’antennes pour les émissions d’animation. En vain. Et pour cause, la hiérarchie de la Crtv avait alors constaté que Martin Etongue n’avait pas de diplôme de journaliste ; pire encore qu’il n’avait jamais été formé dans une école de journalisme. Autrement dit, et en des termes plus simples, on dira que le Sg/Fecafoot n’est pas Journaliste… de formation ; aujourd’hui, s’il s’en prévaut cela pourrait s’assimiler à l’usurpation de titre de journaliste. C’est vrai qu’au Cameroun, le métier ou la profession de journaliste est un réceptacle qui accueille « le tout-venant », puisqu’il suffit de travailler pour le compte d’un organe de presse pour se voir attribuer la qualité ou la profession de journaliste. C’est à ce niveau d’analyse que le cursus de Martin Etongue s’est avéré questionnable en même temps qu’il a suscité le doute au sujet de ses compétences. Certains collaborateurs y compris sa propre hiérarchie, ayant requis l’anonymat, tant à la Fecafoot qu’à la Dtn, ont reconnu unanimement que «Etongue n’a pas de ni- veau… » Et qu’il « n’est pas à sa place comme SG/Fecafoot ». Cette même source poursuit en déclarant que le présumé « journaliste » Sg/Fecafoot a accumulé de nombreuses et d’énormes lacunes tant du point de vue administratif que de la gestion des ressources humaines. « Il serait souhaitable et même indispensable pour lui qu’il aille se former pour compléter son bagage ; vous n’avez qu’à examiner ses correspondances, ces circulaires, sa méthode de travail ou encore sa gestion des séances de travail pour s’en convaincre ; d’ail- leurs, vous constaterez qu’il met trop de temps à étudier ou à traiter un dossier, à l’assimiler ou à comprendre les choses les plus élémentaires… » Conclut la même source.

Au demeurant, s’il est établi, sur la base des arguments ci-dessus développés, que le cursus professionnel de Martin Etongue est tout aussi remis en cause, on pourra alors conclure ou déduire sans risque de se tromper qu’en tant que Sg/Fecafoot, il n’est pas à sa place. Pour ceux qui l’ont recruté à la Fecafoot et qui lui ont confié de fortes responsabilités, il faudrait qu’ils se ravisent et se rendent vite à l’évidence qu’ils se sont trompés.

Ultime et urgente perspective : limoger le Sg/Fecafoot

Certes, il est préférable pour un manager de conserver dans ses effectifs un personnel in- compétent, qui a des sérieuses lacunes, plutôt que celui dont la moralité est réputée être mauvaise. Car, on peut combler les lacunes par divers procédés (séminaires, conférences, recyclage…). Ce qui n’est pas envisageable pour ce qui est de la moralité d’un agent. Il reste donc à espérer que la Normalisation, bien qu’il ne leur reste plus que deux mois, pourra rectifier ou corriger le tir. La première décision à prendre dans l’actuel contexte pré-électoral à la Fecafoot est de redéployer en urgence le Secrétaire Général, trop impliqué et compromis dans la crise qui oppose les différents acteurs. Pour cette raison et pour bien d’autres, il se serait plus que jamais montré incapable, inapte et disqualifié pour conduire actuellement l’ad- ministration de la Fecafoot. Les jours qui viennent nous le confirmeront.

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Enfin, il paraît à la fois inutile et superflu (du fait qu’il s’agit des informations extra-sportives) de relayer des nouvelles qui accable- raient Martin Etongue au sujet des appuis et aides qu’il accorderait régulièrement à des « frères », membres des associations culturelles de sa région d’origine ; certaines sources non encore confirmées indiquent qu’il s’agirait des associations écrans qui servent la cause voilée des sécessionnistes des régions du Sud- Ouest et du Nord-Ouest. Objectivement per- sonne ne peut affirmer, confirmer ou infirmer le caractère vrai ou faux d’une telle information. Cependant, il ne faudrait jamais perdre de vue qu’au Cameroun, la rumeur n’est jamais gratuite ; elle tire souvent ses fondements de la vérité. Just wait and see.