Infos Sports of Tuesday, 24 June 2025
Source: www.camerounweb.com
Coup de tête à Arrey Jefta lors des play-offs : un scandale qui secoue le football camerounais
Le football camerounais vit l'un de ses épisodes les plus sombres. Lundi 23 juin, lors du match de play-offs de MTN Elite Two opposant Apejes de Mfou à ISOHSA de Limbé, une scène d'une violence inouïe s'est déroulée sous les yeux des spectateurs médusés. L'arbitre central du match a assené un coup de tête au capitaine de l'équipe de Limbé, Arrey Jefta, provoquant une fracture du nez et nécessitant une évacuation d'urgence.
L'incident s'est produit dans un contexte déjà tendu. Arrey Jefta, capitaine des Verts et Blancs d'ISOHSA, avait contesté un penalty jugé litigieux accordé en faveur d'Apejes de Mfou. Ce qui aurait dû rester un échange verbal, certes animé mais normal dans le cadre d'une compétition sportive, a basculé dans la violence la plus crue.
Sans crier gare, l'arbitre central a perdu tout contrôle de lui-même et a violemment frappé le joueur avec sa tête, le projetant au sol. Les images de cette agression, qui circulent déjà sur les réseaux sociaux, montrent l'ampleur de la violence de ce geste totalement disproportionné. Le joueur, touché au visage, a été immédiatement évacué vers le centre hospitalier le plus proche où les médecins ont diagnostiqué une fracture du nez.
Face à cette agression inadmissible, le Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc) a réagi avec une fermeté sans précédent. Dans un communiqué signé ce 24 juin par Blaise Ngos, secrétaire général du syndicat, l'organisation condamne avec véhémence cet « acte de barbarie ».
« Le Synafoc condamne avec la plus grande fermeté cet acte de barbarie, d'autant plus qu'il émane d'un officiel censé garantir l'intégrité physique des joueurs », peut-on lire dans le document officiel. Cette déclaration souligne le caractère particulièrement choquant de l'incident : c'est précisément l'arbitre, garant de l'équité et de la sécurité sur le terrain, qui s'est transformé en agresseur.
Le Synafoc ne se contente pas de condamner. L'organisation syndicale formule des exigences précises pour que justice soit rendue. « Il exige qu'une enquête sérieuse soit menée, que les responsabilités soient établies, que les coupables soient identifiés et sévèrement sanctionnés conformément aux dispositions réglementaires en vigueur », précise le communiqué.
Ces demandes s'inscrivent dans une démarche de protection des droits fondamentaux des footballeurs, qui doivent pouvoir exercer leur métier dans un environnement sécurisé. L'agression d'Arrey Jefta représente une violation grave de ces principes essentiels.
Cette prise de position du Synafoc intervient dans un contexte particulièrement tendu pour l'organisation. Malgré son retrait de l'Assemblée générale de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et la suspension de son président Gérémi Njitap ainsi que de son secrétaire général, le syndicat continue de défendre les intérêts des footballeurs camerounais.
Cette continuité dans l'action syndicale démontre que, au-delà des querelles institutionnelles, la protection des joueurs reste la priorité absolue de l'organisation. L'affaire Arrey Jefta devient ainsi un test de crédibilité pour toutes les instances du football camerounais.
Cet incident soulève des questions fondamentales sur la formation et l'encadrement des arbitres au Cameroun. Comment un officiel peut-il perdre à ce point le contrôle de ses émotions au point d'agresser physiquement un joueur ? Cette dérive comportementale interroge sur les mécanismes de sélection et de suivi psychologique des arbitres.
L'image du football camerounais, déjà ternie par diverses polémiques, sort encore écornée de cette affaire. Les instances dirigeantes devront prendre des mesures drastiques pour éviter que de tels débordements ne se reproduisent.
Au-delà de l'enquête réclamée par le Synafoc, plusieurs questions demeurent en suspens. Quelle sera la sanction disciplinaire infligée à l'arbitre ? Comment la victime sera-t-elle indemnisée pour les préjudices subis ? Quelles mesures préventives seront mises en place pour éviter de nouveaux incidents ?
Les réponses à ces interrogations détermineront la capacité des instances camerounaises à restaurer la confiance dans le système arbitral et à garantir la sécurité des joueurs sur les terrains.
L'affaire Arrey Jefta risque de marquer durablement les mémoires et de contraindre le football camerounais à une remise en question profonde de ses pratiques. La balle est désormais dans le camp des dirigeants pour transformer cette crise en opportunité d'assainissement.