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Sports Features of Mardi, 16 Octobre 2018

Source: SIGNATURE/ N°0100

CAN 2019: Paul Biya surfe sur la naïveté des Camerounais

. dans les discours, Paul ne cesse de demander à ses compatriotes de prendre exemple sur les Lions . dans les discours, Paul ne cesse de demander à ses compatriotes de prendre exemple sur les Lions

Il n’y a pas que les footballeurs.Tous ceux qi s’illustrent dans différentes disciplines sportives sont ainsi les bienvenus à Etoudi. Il ne pouvait pas être pris au mot, Paul, lui qui a toujours prôné l’égalité en sport. «Il n’y a pas de sport majeur ni de sport mineur». C’est vrai que malgré ce vœu pieux, ceux en charge de l’application de cette vision sportive du chef de l’État en font à leur tête. Le football est le sport roi certainement parce que les Camerounais en ont fait toute une religion et peut-être aussi parce que c’est la discipline qui a déjà remporté le plus de lauriers.Aux autres,selon la forme du moment et la disponibilité du nerf de la guerre, l’argent. Que de fois, le Cameroun a été absent à certaines compétitions internationales à cause des caisses vides ! Ce qui n’arrivera jamais aux Lions du football même si parfois, ils défraient la chronique en raison de l’amateurisme qui caractérise l’organisation de leurs sorties.

Toujours est-il que le locataire d’Etoudi parce que lui-même sportif (amateur du vélo, du golf et de la marche) donne toujours l’occasion à ses jeunes compatriotes de venir lui présenter les trophées gagnés à travers le monde. Les images sont fraîches dans les mémoires.A ces occasions-là, Paul est souvent si proche de la jeunesse, au point d’embarrasser le protocole car,se soumettant aux caprices de ces sportifs dont l’obsession est toujours de se prendre en photo avec le père de la Nation. Combien de fois l’a-t-on vu aider ces enfants à bien manipuler leurs appareils pour quelques selfies avec lui qui ornent à jamais, les saloons de leurs domiciles ? C’est le bon côté. Celui qu’il connait. Les moments de célébration. Mais y parvenir n’est pas toujours un long fleuve tranquille.

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La CAN, «le jour dit»

Pour le nouveau septennat qui s’annonce, le plus grand et le plus urgent des dossiers, sera encore celui lié à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations que notre pays accueille en juin 2019. En recevant dernièrement Monsieur Ahmad Ahmad, il a été édifié sur les réalités des chantiers. Car le président de la Caf qui n’est pas un modèle de diplomatie a été clair : c’est du Cameroun, donc de ses propres compatriotes qu’il reçoit des appels agaçants alléguant que le Cameroun ne sera pas prêt. Les noms de ces fauteurs en eaux troubles sont désormais affichés à Etoudi et connaitront bientôt la colère du Lion.

Des infrastructures qui sont en train de coûter deux fois le budget prévu. Des grèves à répétition dans les différents chantiers. L’immobilisme de certaines administrations qui se comportent comme si elles n’étaient pas impliquées dans l’organisation de cette Can. La surfacturation des travaux ; difficile d’admettre que pour neuf kilomètres de bitume, il faille quarante-cinq milliards de francs. Les voiries des villes appelées à abriter les poules, une catastrophe. Une véritable invite aux embouteillages. Quant aux odeurs pestilentielles, il y a lieu de croire que certains maires confondent les poubelles avec les pots de fleurs. Les hôtels, un autre souci. La Caf exige des hôtels de quatre à cinq étoiles.Au Cameroun, on a une idée approximative de ce que l’on appelle étoile en hôtellerie. Ici, on pense qu’un simple coup de peinture transforme un motel en hôtel. Pourtant, ils voient ce qu’on appelle hôtel au cours de leurs pérégrinations à travers le monde, etc. Proposition, convoquer tous ceux qui sont concernés par la Can pour un état des lieux sans complaisance sur les préparatifs et la situation réelle des chantiers au… Palais de l’Unité. Il est quand même étonnant qu’au sortir de chaque grève qu’on nous dise que les délais seront respectés, même après deux, trois ou quatre jours de débrayage.

Pour le reste, il faudrait un bon choix et un nouveau discours à ceux appelés à animer le sport dans notre pays. L’honneur du pays est toujours écorné par les faits divers que servent nos équipes nationales à la face du monde. La dernière sortie des Lionnes indomptables à Grenoble en France relève d’un feuilleton qui s’est soldé par une cuisante défaite de six buts à zéro. Or, il s’agissait tout simplement d’un match amical prévu de longue date. Seulement, ceux qui devaient mettre cela en musique, ne savent pas comment on obtient les billets d’avion, les visas, les réservations d’hôtel et même les primes. Autant ne pas continuer dans ce registre.

Toujours parlant de football, il sort d’une assemblée générale extraordinaire qui n’a pas connu l’unanimité. Ce football qui a de la peine à avoir un exécutif et se gère davantage en mode comités de normalisation.Aucun résultat satisfaisant n’en sort. Mais il est toujours question d’argent, beaucoup d’argent qui finissent dans les poches des individus. Sans que la justice ne se saisisse de ces cas de détournements. Encore moins la Conac et ses corollaires.

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L’Académie nationale de football se met progressivement en place. Mais, il faudrait que les établissements comme par le passé soient obligatoirement dotés d’infrastructures sportives. C’est l’Ossuc qui nous produisait les vedettes dans le temps. À l’école, que le sport soit une matière à part entière, du moins qu’il soit revalorisé avec un bon coefficient au lieur de continuer d’être une simple matière facultative, sauf sur présentation d’un certificat médical.

Par peur de jouer les prolongations, il faudrait néanmoins revoir la budgétisation des compétitions internationales qu’abrite notre pays. Il y a un flou entretenu entre la tutelle et les fédérations. Organiser une compétition internationale chez nous ne signifie pas que c’est le Cameroun qui s’occupe de tout. Non ! Notre pays met juste à la disposition des équipes étrangères les infrastructures sportives et facilite leur hébergement, restauration, transport, etc. Puisqu’en s’accréditant, elles (les équipes) payent. C’est ce que nous-mêmes faisons quand on va en compétition à l’étranger. Il y a des rares cas où le pays organisateur peut s’occuper du transport, cas des avions militaires lors de compétitions organisées par le Cism. Sinon pour le reste, il y a matière à questionnement, à défaut de détournement.