Infos Sports of Sunday, 10 August 2025

Source: www.camerounweb.com

C'est tranché: le vrai patron entre Samuel Eto'o et Marc Brys enfin connu

À l'heure où la question de la gouvernance au sein de l'équipe nationale de football du Cameroun fait débat, Joseph Monthé, entraîneur camerounais, apporte un éclairage technique et administratif sur les rôles respectifs de Samuel Eto’o et Marc Brys. Dans une analyse détaillée lors de l'émission Horizon Sport sur Equinoxe TV, Monthé tranche : si le président de la fédération camerounaise de football détient le pouvoir administratif, c'est bien l'entraîneur qui règne en maître sur le plan technique dans le vestiaire. Une distinction cruciale qui soulève des questions sur l'équilibre des pouvoirs au sein des Lions Indomptables.



Lire ci-dessous l’explication de Joseph Monthé
« Qui est le patron du vestiaire ?

Le président de la fédération est le patron sur le plan administratif parce qu’il met l’entraîneur sur le banc. C’est lui qui signe les ordres de mission, met les gens en mission pour les sélections. Les programmes de tous les entraîneurs, les sélections, différentes sélections, c’est validé par le président de la fédération. Mais sur le plan technique, c’est connu. C’est l’entraîneur qui est le patron du vestiaire. Le vestiaire n’est pas un bureau administratif. Le vestiaire, c’est un lieu technique où on parle technique. Ça, il faut le savoir. Et lorsqu’un président s’entête à vouloir s’accaparer du vestiaire, ça aboutit toujours sur ce que nous avons vu. On n’entre pas dans le vestiaire avec une caméra et un micro. Ce n’est pas acceptable.




Le sélectionneur des Lions a-t-il le droit d’interdire au président de ne pas entrer dans les vestiaires ?



C’est par rapport au contexte. Mais pour moi, logiquement, il n’a pas le droit d’interdire à son patron d’entrer dans le vestiaire. Ça veut dire qu’avant un match, avant la sortie des joueurs dans le couloir, il y a le compte à rebours. Il y a le compte à rebours. À moins dix, on vient vous chercher. Mais à moins vingt, moins vingt-cinq, le président de la fédération peut entrer dire un mot au joueur. Il peut entrer galvaniser les joueurs. À la mi-temps, il peut descendre. Et pas seulement lui, même les anciennes gloires. Les anciennes gloires descendent. Roger Milla l’a toujours fait. Il est question de galvaniser les joueurs… La question est celle de savoir si le président doit se substituer à l’entraîneur dans le vestiaire ? Non. Le président de la fédération a un cadre quand il veut s’adresser à ses joueurs et à son entraîneur et à son staff. Ce n’est pas dans le vestiaire. Il peut venir les motiver, les encourager quand il sent que l’équipe est en train de passer une mauvaise période. Il sent que l’équipe est au-dessus de l’adversaire, mais elle est en train de péché par précipitation. Il vient leur dire, les gars, calmez-vous et jouez, produisez votre football. Mais quand ça arrive pour faire des conflits, pour détruire certains joueurs avec des messages durs, l’entraîneur a le droit de protéger son vestiaire contre tout le monde, quitte à ce que vous le virez. Mais tant qu’il est là, il protège son vestiaire. Parce que les joueurs ne se battent pas pour le président. Les joueurs ne s’écorchent pas pour le président. Les joueurs s’écorchent pour leur entraîneur. C’est ce qu’on appelle la motivation intrinsèque. Les joueurs se tuent pour leur entraîneur. Vous devez évaluer ce que vous avez fait ensemble dans la semaine. À côté de ça, il y a ce qu’on appelle la motivation extrinsèque. Elle vient des administrateurs, du président et autres…


Aucun entraîneur ne peut empêcher un président de club ou de fédération d’entrer dans le vestiaire. Mais quand ça devient une situation conflictuelle, l’entraîneur a le retour. Ceux vers qui les joueurs se rabattent, c’est l’entraîneur. Parce qu’après une sortie houleuse ou bien je peux dire très dure dans le vestiaire, lorsque l’entraîneur rentre chez lui, son téléphone commence à recevoir les messages de certains joueurs. Lui, président de la fédération, a été joueur. Il sait plus que tout le monde qu’il y a des propos à ne pas tenir à certains joueurs dans le vestiaire parce que tout le monde n’est pas lui. Tout le monde n’est pas lui qui a traversé des hauts et des bas. Tout le monde ne peut pas comprendre ça comme ça. Il y a les joueurs qu’on gère avec l’affectif. Il y a les joueurs qu’on gère dans le show… En conclusion, l’entraîneur est le patron du vestiaire. C’est un lieu technique, sans polémique. »