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Sports Features of Friday, 6 November 2015

Source: L'Oeil du Sahel

Abdoulaye et Abdouraman ne veulent laisser filer leur Etoile

Abdouraman Hamadou Abdouraman Hamadou

Après trois matchs de championnat disputés dans la ligue régionale de football du Nord, Etoile filante totalise seulement deux points. Une statistique obtenue en deux nuls et une défaite et qui la plonge au bas du classement. Une mauvaise performance de l’équipe qui suscite pourtant très peu d’intérêt.

C’est que, l’équipe fanion de Garoua défraie la chronique depuis près d’un an. Au coeur de la discorde, la présidence du conseil d’administration du club qui fait l’objet d’un conflit depuis septembre 2014.

Tombi à Roko Sidiki, nouvellement élu à la présidence de la Fecafoot, a tranché l’affaire en indiquant aux autorités régionales que c’est Hamadou Abdoulaye qui est le président reconnu de l’Etoile filante. Une prise de position qui n’est du goût d’Abdouraman Hamadou. Ce dernier, qui continue de contester à l’autre la qualité de président d’Etoile filante de Garoua, a d’ailleurs fait savoir au président de la Fecafoot dans une correspondance toute sa colère.

ADAMA ALFAKI

En attendant, sur le terrain, c’est l’équipe conduite par Hamadou Abdoulaye qui a été affiliée par la Fecafoot. Mais un autre personnage, qui se trouve être au coeur de cette affaire, n’a pas beaucoup parlé. Adama Alfaki, l’actuel vice-président de l’équipe, est pourtant celui par qui tout est parti. L’homme qui revendique 39 ans de vie au sein de l’Etoile filante de Garoua était président de l’équipe jusqu’au mois de septembre 2012. «Des gens sont venus me voir en me disant qu’il y avait un fils de Garoua qui dispose des moyens financiers et qui peut prendre en charge l’équipe.

On parlait ainsi d’Abdouraman. J’avoue que je ne le connaissais pas. Deux jours après, il m’a rencontré et j’ai accepté de lui donner l’équipe. En deux jours, il a mis les moyens pour l’organisation d’un congrès extraordinaire qui a eu lieu à l’Alliance française de Garoua. Nous nous sommes entendus sur la composition du conseil d’administration. J’ai proposé 10 membres et lui, cinq.

Mais une fois le congrès achevé, je n’ai plus jamais vu Abdouramane. C’est au téléphone et par l’intermédiaire de ses éléments qu’il avait introduits dans l’équipe que nous communiquions. Il n’a jamais assisté à un seul match de l’équipe», soutient Adama Alfaki. Deux ans après avoir été élu à la tête de l’Etoile, Abdouraman Hamadou fait face à une fronde de supporters. En août 2014, l’équipe subit une défaite à Garoua à la finale des barrages d’accession en Ligue 2 nationale.

Une défaite qui, pour certains supporters, était la goutte d’eau qui va faire déborder le vase. «Les supporters sont venus me voir pour manifester leur colère. Mon véhicule a été cassé. On m’a accusé d’avoir donné l’équipe à quelqu’un qui n’a jamais le temps et qui se moque de nous. J’ai alors décidé de contacter certaines personnalités de Garoua pour trouver un nouveau président.

C’est ainsi que dans mes consultations, j’ai rencontré Hamadou Abdoulaye, un ancien joueur de l’équipe, qui a accepté de la reprendre en main. Mais il a exigé que cela se fasse suivant les textes. J’ai alors décidé de convoquer un congrès extraordinaire conformément aux textes, c’est au terme de ces travaux qu’il a été élu président», poursuit Adama Alfaki. En se remémorant la gloire déchue du club de son coeur.

GÉNÉRATION SACRÉE

L’histoire nous renseigne en effet que c’est en 1971 que l’équipe a été créée sous le nom de Soleil de Garoua, avant de devenir plus tard Etoile filante de Garoua. en 1976, elle connaît sa première montée en division d’élite du championnat camerounais de football. Comme les Canon, Tonnerre, Union de Douala, Unité de Douala, Racing de Bafoussam, PWD de Bamenda, Kohi club de Maroua, elle est à cette époque le porte-flambeau de la ville de Garoua. Le club est même vice-champion du Cameroun en 1982 et demi-finaliste de la coupe du Cameroun la même année.

«L’année 82 reste dans mon esprit le meilleur moment de cette équipe. C’était la génération des Djimené, Bentchel, Ayi Bodo, Abdouraman, Nguefack, Belomo, Ekongole, Yaya Manga, Abdoulaye, Abdoulaziz et autres.

Ces joueurs nous ont fait rêver. C’était une génération sacrée, si on pouvait avoir une autre génération comme celle-là», se souvient Aladji Ousmanou, fervent supporter de l’équipe, qui avoue cependant rester aujourd’hui à l’écart en raison du «désordre que certains ont apporté dans l’équipe». Mais depuis le début des années 90, Etoile filante stagne en division régionale.

Loin de cette époque glorieuse de l’année 1982, l’équipe est aujourd’hui constituée d’un groupe de jeunes joueurs pratiquement inconnus dans le milieu du football camerounais. «Ils proviennent pour la plupart des établissements scolaires de la ville. Ils sont très jeunes, mais également très volontaires. Notre ambition, c’est de préparer l’avenir avec ces enfants. Nous allons travailler pour constituer avec eux un groupe solide. Pour nous, c’est l’avenir qui compte», soutient Amadou Abdoulaye.