Actualités of Friday, 25 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Élections 2025 : Elecam dans la tourmente face au cas Onana

L'institution électorale camerounaise traverse l'une des crises les plus complexes de son histoire. Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique, Elecam se trouve dans une situation juridique sans précédent avec deux candidatures concurrentes issues du même parti pour l'élection présidentielle du 12 octobre 2025.


Les révélations de Jeune Afrique exposent les manœuvres pour empêcher le dépôt de la candidature de Léon Theiller Onana. Selon le magazine, des "obstacles administratifs" auraient été "dressés par le pouvoir" pour bloquer sa démarche. Malgré ces entraves, Onana a réussi à transmettre sa candidature par courrier recommandé via Campost, forçant Elecam à accuser réception.
"La direction générale des élections à Yaoundé a bel et bien accusé réception du pli", confirme Jeune Afrique, précisant qu'Onana est désormais "officiellement candidat déclaré du RDPC". Cette situation place l'institution électorale devant un choix cornélien.

L'enquête de Jeune Afrique révèle que cette situation constitue "un fait sans précédent dans l'histoire du RDPC". L'institution électorale doit désormais trancher entre deux prétendants du même parti, une première dans l'histoire électorale camerounaise.

Selon les sources de Jeune Afrique, cette situation pourrait créer un précédent juridique majeur. Si Elecam valide les deux candidatures, cela reviendrait à "autoriser le RDPC à présenter plusieurs candidats à cette élection présidentielle", comme l'avait anticipé Onana dans sa correspondance du 18 juin révélée par le magazine.

Jeune Afrique met en lumière les "liens avec l'administration" d'Elecam, soulevant des questions sur la neutralité de l'institution. Onana avait d'ailleurs appelé l'institution "à faire preuve de neutralité malgré ses liens avec l'administration", selon les documents révélés par le magazine.
Cette proximité avec le pouvoir exécutif place Elecam dans une position délicate : comment trancher de manière impartiale quand l'une des candidatures émane du président sortant et l'autre d'un contestataire interne ?

Les révélations de Jeune Afrique exposent également la stratégie développée par Onana pour contourner les blocages administratifs. Le recours aux services postaux publics (Campost) plutôt qu'au dépôt direct illustre les difficultés rencontrées pour faire valoir ses droits.

"Un envoi effectué par courrier recommandé via les services postaux publics (Campost), malgré, affirme-t-il, des obstacles administratifs dressés par le pouvoir", détaille Jeune Afrique, révélant les méthodes utilisées pour entraver la démarche du contestataire.

Selon Jeune Afrique, "le risque d'un affrontement juridique entre les deux camps du RDPC plane désormais sur le processus électoral". Cette bataille judiciaire pourrait paralyser le processus électoral et compromettre la crédibilité de l'élection présidentielle.
Le magazine révèle qu'Onana a déjà préparé sa riposte : "Nous attendons maintenant la décision d'Elecam et aviserons en conséquence", une formule qui laisse présager des recours massifs devant les juridictions compétentes.

L'analyse de Jeune Afrique montre qu'Elecam se trouve prise en étau entre les pressions politiques et les obligations légales. Valider la seule candidature de Paul Biya reviendrait à ignorer les arguments statutaires soulevés par Onana. Accepter les deux candidatures créerait un précédent dangereux.
"Elecam peut-elle invalider la candidature de Paul Biya ?", s'interroge Onana dans les colonnes de Jeune Afrique, posant directement la question de la légitimité de l'institution à trancher ce conflit interne au RDPC.

Les révélations de Jeune Afrique suggèrent que cette affaire pourrait ébranler la crédibilité d'Elecam. L'institution, déjà critiquée pour son manque d'indépendance, se trouve confrontée à un test de légitimité majeur.
Le magazine pointe les contradictions du système : comment une institution liée à l'administration peut-elle arbitrer un conflit impliquant le chef de cette même administration ? Cette question, soulevée par l'enquête de Jeune Afrique, illustre les failles structurelles du système électoral camerounais.

Selon Jeune Afrique, la décision d'Elecam sera scrutée bien au-delà des frontières camerounaises. Elle pourrait soit renforcer la crédibilité du processus électoral par une approche strictement légaliste, soit l'affaiblir davantage par une décision perçue comme partisane.