Actualités of Tuesday, 30 December 2025

Source: www.camerounweb.com

Remaniement ministériel : le 15 janvier 2026 comme date butoir, la fuite vient d'Etoudi

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Après des mois d'attente et de spéculations, une date commence à circuler avec insistance dans les cercles du pouvoir à Yaoundé : le 15 janvier 2026. Ce serait la date limite pour l'annonce du tant attendu remaniement gouvernemental. "Tic tac", lâche une source proche de la présidence. Le compte à rebours semble lancé.

Le Cameroun retient son souffle depuis la présidentielle contestée du 12 octobre dernier. Alors que le pays traverse une crise politique majeure, le remaniement ministériel censé marquer une nouvelle ère tarde à venir. Mais selon des informations obtenues auprès de sources proches du Palais, les choses pourraient enfin se débloquer dans les prochaines semaines.

"Remaniement ministériel au plus tard le 15 janvier 2026", affirme une source bien informée de l'entourage présidentiel. Cette date ne serait pas le fruit du hasard. Elle correspondrait à une fenêtre politique jugée opportune par la présidence pour tourner la page de la crise post-électorale et entamer une nouvelle séquence.

"Tic tac", résume laconiquement un conseiller du Palais, confirmant que le compte à rebours est désormais lancé. Cette expression, devenue virale dans les cercles politiques yaoundéens, illustre l'impatience générale et la pression qui s'exerce sur le président Paul Biya pour qu'il dévoile enfin la composition de son nouveau gouvernement.

Depuis la réélection contestée de Paul Biya le 12 octobre, le Cameroun vit dans l'expectative. Les rumeurs de remaniement se sont multipliées, alimentées par les tentatives de négociation avec l'opposant Issa Tchiroma Bakary pour la formation d'un hypothétique gouvernement d'union nationale.

Mais ces tractations semblent avoir atteint leurs limites. Tchiroma Bakary, réfugié en Gambie, a refusé toutes les offres du pouvoir, y compris celle de devenir Premier ministre. Face à cette impasse, Paul Biya n'aurait d'autre choix que de procéder à un remaniement sans l'opposition.

Le prochain gouvernement sera scruté à la loupe, tant au niveau national qu'international. Plusieurs questions restent en suspense : Ferdinand Ngoh Ngoh, le tout-puissant secrétaire général de la présidence, conservera-t-il son poste malgré les nombreuses attaques dont il fait l'objet ? Des poids lourds comme Laurent Esso (Justice), René Emmanuel Sadi (Communication) ou Paul Atanga Nji (Administration territoriale) seront-ils reconduits ou écartés ?
La composition du nouveau gouvernement donnera également des indications sur la volonté réelle du président de tourner la page de la crise ou, au contraire, de durcir sa position face à l'opposition et à la communauté internationale.

La date du 15 janvier pourrait aussi s'expliquer par les pressions diplomatiques exercées sur Yaoundé. La France et le Nigeria, selon des informations révélées par Jeune Afrique, poussent pour une solution politique rapide. Le président français Emmanuel Macron et le vice-président nigérian Kashim Shettima auraient d'ailleurs évoqué le dossier camerounais lors du G20 en Afrique du Sud.
Un remaniement avant la mi-janvier permettrait à Paul Biya de montrer qu'il garde la main sur la situation et qu'il est capable de proposer une issue à la crise, même sans l'opposition.

Toutefois, prudence. Au Cameroun, les annonces de remaniement ont souvent été démenties par les faits. Le président Paul Biya, maître dans l'art de jouer avec le temps politique, pourrait encore surprendre en repoussant l'échéance ou en procédant à un simple toilettage gouvernemental plutôt qu'à un véritable remaniement.

"Avec Paul Biya, on n'est jamais sûr de rien jusqu'à ce que le décret soit lu à la télévision", tempère un ancien ministre. "Mais cette fois, la pression est telle qu'il sera difficile de repousser au-delà du 15 janvier."