Actualités of Tuesday, 30 December 2025

Source: www.camerounweb.com

CONFIDENTIEL: la famille Biya cité dans un énorme scandale au Cameroun, trop c'est trop

Image illustrative Image illustrative

Alors qu'un ministre explique les écarts de traçabilité par des difficultés structurelles, des sources dénoncent une mainmise de la famille présidentielle sur le secteur.


Un communiqué officiel du ministère des Mines, de l'Industrie et du Développement Technologique, porté par le Pr FUH Calistus Gentry, a jeté une lumière crue sur les profondes défaillances de la filière aurifère camerounaise. Il révèle un écart vertigineux entre les 22,3 kg d'or officiellement exportés selon les douanes camerounaises et les 15,2 tonnes enregistrées comme provenant du Cameroun par les statistiques internationales à destination des Émirats Arabes Unis.

Le ministre invoque des causes structurelles : l'importance de l'exploitation artisanale et semi-mécanisée, difficile à contrôler, les déclarations « généralement pas sincères et complètes » des exploitants, la porosité des frontières et même l'utilisation de l'origine camerounaise par des exportateurs de pays voisins. Pour y remédier, le gouvernement annonce, entre autres, la fermeture prochaine des sites non conformes et le renforcement des moyens de la Société Nationale des Mines (SONAMINES).

Des explications officielles qui contrastent avec des accusations récurrentes

Cependant, ces explications techniques contrastent fortement avec des allégations persistantes circulant dans les milieux économiques et diplomatiques à Yaoundé. Selon plusieurs sources concordantes, sous couvert d'anonymat par crainte de représailles, le problème de la captation de la rente aurifère irait bien au-delà de la simple porosité des frontières.

Des membres éminents de la famille présidentielle seraient, selon ces sources, au cœur d'un système d'appropriation des richesses minières. Exclusif – Nos informations indiquent que plusieurs proches du couple présidentiel, y compris des enfants, se seraient fait attribuer des permis miniers sur des zones aurifères hautement prometteuses. Non exploitants directs, ils les loueraient ensuite à des opérateurs étrangers, notamment chinois, qui assureraient l'extraction en échange de redevances substantielles.

Pour garantir la sécurité de ces sites et le bon déroulement des opérations, des éléments des forces de sécurité (police, gendarmerie, armée) seraient régulièrement détachés pour leur protection, transformant ces concessions en zones d'accès restreint et de non-droit pour les autorités minières ordinaires.



Parmi les noms qui reviennent le plus fréquemment dans ces réseaux, figure celui de Chantal Biya, l'épouse du chef de l'État. Elle est régulièrement citée, aux côtés d'autres membres de la famille, comme bénéficiaire de ce système. Ces activités opéreraient via des sociétés-écrans ou des intermédiaires de confiance, rendant la traçabilité financière et opérationnelle extrêmement difficile, et expliquant, selon les détracteurs du régime, une partie de l'énorme écart entre la production réelle et les déclarations officielles.

Interrogé indirectement sur ces allégations par le biais de questions plus générales sur la transparence dans l'attribution des titres miniers, le cabinet du ministre des Mines n'a pas souhaité commenter ce « point spécifique », renvoyant au contenu du communiqué qui « explique de manière exhaustive les défis du secteur ».

Cet écart de 15 tonnes, d'une valeur de plusieurs centaines de milliards de FCFA, symbolise le fossé entre la narration officielle des difficultés administratives et les accusations de captation de la ressource par une élite très restreinte. Alors que le ministre se félicite d'avoir augmenté les réserves officielles de l'État de 37 à 1500 kg ces dernières années, la question de savoir qui bénéficie réellement de la manne des 15 tonnes « manquantes » reste entière, alimentant les rumeurs et érodant la confiance dans la gouvernance du secteur minier camerounais.