L'ancien membre de la FECAFOOT et farouche opposant à Samuel Eto'o reconnaît désormais le bien-fondé de la nomination du sélectionneur des Lions Indomptables.


Dans le football camerounais, les revirements de situation ne sont pas rares, mais celui-ci a de quoi surprendre. Henry Njalla Quan II, ancien cadre de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) devenu l'un des plus virulents opposants à Samuel Eto'o, vient de publier un message qui sonne comme un mea culpa retentissant.



Dans une publication sur les réseaux sociaux qui ne passe pas inaperçue, Henry Njalla Quan II écrit sans ambages : "Objectivement, la meilleure décision que Samuel Eto'o a prise depuis 2021 a été de nommer David Pagou entraîneur en chef des Lions Indomptables. La différence est claire ! Malgré les conditions de travail difficiles, Marc Brys était un désastre complet. Nous devons l'admettre !"

Des mots forts, surtout venant d'un homme qui a claqué la porte de la FECAFOOT et s'est ensuite positionné comme un critique acerbe de la gestion d'Eto'o.


Le parcours de Henry Njalla Quan II dans sa relation avec la présidence d'Eto'o est marqué par plusieurs épisodes houleux. Après avoir démissionné de ses fonctions au sein de la FECAFOOT, il s'était transformé en opposant farouche, multipliant les critiques à l'encontre de la gestion de l'ancienne légende des Lions Indomptables.

Ses prises de position publiques, souvent tranchées, en avaient fait une voix importante du camp des détracteurs d'Eto'o. D'où la surprise générale face à ce message qui reconnaît ouvertement le mérite du président de la FECAFOOT dans le choix de David Pagou.

L'ancien dirigeant n'y va pas par quatre chemins concernant Marc Brys, le prédécesseur de David Pagou. Qualifiant son passage de "désastre complet", Njalla Quan II reconnaît que malgré des conditions de travail difficiles, le technicien belge n'a pas été à la hauteur des attentes.

Cette critique frontale de Marc Brys contraste avec l'éloge fait à David Pagou, dont les résultats à la CAN 2025 semblent avoir convaincu même les plus sceptiques.

Il faut dire que les performances des Lions Indomptables sous la houlette de David Pagou donnent raison à Samuel Eto'o. Invaincus dans cette CAN avec deux victoires et un match nul face à la Côte d'Ivoire, les Camerounais affichent un visage conquérant et une organisation tactique qui tranche avec les prestations précédentes.

Le style de jeu, la cohésion de l'équipe et les résultats obtenus constituent des arguments difficilement contestables, même pour les opposants les plus farouches à la politique d'Eto'o.


Au-delà du cas personnel de Henry Njalla Quan II, cette prise de position illustre un phénomène plus large : la capacité des résultats sportifs à transcender les clivages politiques et administratifs du football camerounais.
Que l'un des opposants les plus vocaux d'Eto'o reconnaisse publiquement le bien-fondé d'une de ses décisions majeures témoigne de l'impact du travail de David Pagou sur le terrain. C'est aussi un signal envoyé à tous ceux qui doutaient encore du choix du président de la FECAFOOT.


Si certains saluent l'honnêteté intellectuelle de Njalla Quan II, capable de reconnaître ses erreurs d'appréciation, d'autres y voient un revirement opportuniste au moment où les Lions brillent sur la scène continentale.
Quoi qu'il en soit, cette déclaration alimente le débat et replace Samuel Eto'o dans une position confortable : celle d'un président dont les choix, même contestés, finissent par porter leurs fruits.


Pour David Pagou, ces louanges venant d'horizons autrefois hostiles constituent la plus belle des récompenses. Critiqué, remis en question, le sélectionneur laisse parler les faits et transforme les sceptiques en supporters.
Quant à Samuel Eto'o, ce soutien inattendu d'un ancien opposant renforce sa légitimité et valide sa vision pour le football camerounais. Dans un milieu où les retournements de veste sont monnaie courante, celui-ci a au moins le mérite de l'honnêteté.

La suite de la CAN dira si cette reconnaissance unanime se confirmera avec un sacre continental qui mettrait tout le monde d'accord définitivement.