Actualités of Wednesday, 24 December 2025

Source: www.camerounweb.com

Arrestation: une mauvaise nouvelle tombe pour Ferdinand Ngoh Ngoh, Beti Assomo, Atanga Nji et d'autres membres du sérails

Image illustrative Image illustrative

Des plaintes déposées devant des juridictions européennes visent plusieurs figures du régime pour "assassinat et torture de manifestants"



Un tournant judiciaire majeur se dessine pour plusieurs hauts responsables camerounais. Selon des informations qui circulent ce mardi, plusieurs figures centrales du pouvoir camerounais, dont des ministres et des responsables sécuritaires de premier plan, seraient menacés de mandats d'arrêt internationaux à la suite de plaintes déposées devant des juridictions européennes disposant de la compétence universelle.



Les plaintes, dont le contenu commence à filtrer, viseraient des faits graves survenus lors de la crise post-électorale qui a secoué le Cameroun. Les chefs d'accusation portent sur "assassinat et torture de manifestants", des crimes particulièrement graves au regard du droit international.
Parmi les personnalités dont les noms apparaîtraient dans ces plaintes figurent des figures de premier plan du dispositif sécuritaire et administratif camerounais. Sont notamment cités le ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji, le ministre délégué à la Défense chargé de la Gendarmerie nationale Jean Baptiste Bokam Beti Assomo, le secrétaire général à la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh, ainsi que d'autres hauts responsables du commandement militaire, de la gendarmerie et de la police.


Le recours à des juridictions européennes disposant de la compétence universelle représente une stratégie juridique particulièrement redoutable. Ce principe permet à certains États de poursuivre des individus pour des crimes graves, indépendamment du lieu où ces crimes ont été commis et de la nationalité des victimes ou des auteurs présumés.


Plusieurs pays européens, dont la Belgique, la France, l'Espagne et l'Allemagne, disposent de législations permettant à leurs tribunaux d'exercer cette compétence universelle, particulièrement pour les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et les actes de torture.


Ces plaintes interviennent dans un contexte marqué par les tensions qui ont suivi l'élection présidentielle d'octobre 2025. La répression des manifestations post-électorales avait été particulièrement sévère, avec des rapports faisant état de nombreuses victimes parmi les manifestants.

Si ces mandats d'arrêt venaient à être émis, ils pourraient considérablement limiter la liberté de mouvement des personnes visées, notamment leur capacité à se rendre dans les pays européens ou dans tout État ayant des accords d'extradition avec les juridictions émettrices.


Le recours à la compétence universelle n'est pas nouveau en Afrique. Plusieurs dirigeants et hauts responsables africains ont déjà fait l'objet de telles procédures, certaines ayant abouti à des arrestations lors de déplacements à l'étranger.

Ces procédures, qui s'appuient généralement sur des témoignages détaillés, des rapports d'organisations de droits de l'homme et parfois des preuves documentaires ou audiovisuelles, peuvent prendre plusieurs mois voire années avant d'aboutir à l'émission effective de mandats d'arrêt.