Actualités of Tuesday, 23 December 2025

Source: www.camerounweb.com

ÉPERVIER : Emmanuel Macron fait pression pour l'arrestation de Ngoh Ngoh

'Il a envoyé des émissaires, il a proposé des marchés, mais la porte est restée close' 'Il a envoyé des émissaires, il a proposé des marchés, mais la porte est restée close'

On sait que l'immunité diplomatique est fragile quand il s'agit de crimes financiers transnationaux avérés. La panique est telle que Ferdinand Ngoh Ngoh a tenté ces derniers jours d'activer ses réseaux de lobbying à Paris pour obtenir une protection. Il a envoyé des émissaires, il a proposé des marchés, mais la porte est restée close.

La France lui a fait comprendre qu'elle ne s'ingérerait pas dans une procédure judiciaire britannique. C'est une façon polie de dire « débrouillez-vous, nous ne vous couvrons plus ». Pourquoi ce revirement soudain ? Pourquoi ce lâchage ? Parce que l'affaire Glencore n'est pas juste une affaire de corruption, c'est une affaire de pillage des ressources nationales. Pendant que les Camerounais manquent d'eau potable, pendant que les hôpitaux manquent de médicaments, pendant que les routes tuent faute d'entretien, des milliards issus de notre pétrole ont été détournés pour enrichir une poignée d'individus.

Glencore a payé pour acheter notre pétrole à bas prix. La différence est allée dans les poches du clan Ngoh Ngoh, au détriment du trésor public. C'est ce vol qualifié qui indigne la communauté internationale aujourd'hui.

Et dans le contexte actuel, après l'assassinat tragique d'Anicet Ekane qui a déjà terni l'image du régime, l'affaire Glencore agit comme un accélérateur de particules. Elle détruit le peu de crédibilité qui restait à Yaoundé. Adolphe Moudiki, le patron historique de la SNH, est lui aussi au centre du jeu.

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Longtemps rival de Ngoh Ngoh, il semble avoir choisi son camp pour sauver sa propre peau. Selon certaines indiscrétions, Moudiki aurait collaboré, directement ou indirectement, avec les enquêteurs pour démontrer qu'il n'était pas le seul décideur. Il a pointé du doigt la présidence.

Il a montré que les ordres venaient d'en haut. C'est la guerre des tranchées à Etoudi, et c'est « chacun pour soi ». Paul Biya, le vieux lion, observe tout cela depuis sa tour d'Ivoire. Il est devant un dilemme cornélien, un choix impossible.

D'un côté, il y a son fidèle bras droit, l'homme à qui il a tout délégué, Ferdinand Ngoh Ngoh. De l'autre, il y a la survie de son régime et la pression internationale. Biya sait que s'il protège Ngoh Ngoh contre un mandat d'arrêt international, il transforme le Cameroun en état voyou, en état paria, coupé du système financier mondial.

Les banques fermeront les robinets, les investisseurs fuiront. Ce sera l'asphyxie économique totale. D'un autre côté, s'il livre Ngoh Ngoh, s'il le limoge et le laisse affronter la justice, il ouvre la boîte de Pandore.

Ngoh Ngoh en sait trop, il connaît tous les secrets. S'il tombe, il pourrait vouloir entraîner tout le monde avec lui dans sa chute. C'est l'équilibre de la terreur.

C'est exactement ce moment de faiblesse extrême que l'opposition et le président élu, Issa Tchiroma, attendent. Le régime est pris en tenaille. À l'intérieur, la rue gronde, galvanisée par la mémoire d'Anicet Ekane et par la vie chère.
À l'extérieur, les partenaires ferment la porte et les juges sortent les mandats d'arrêt. Nous assistons en direct à l'effondrement d'un système. Ce n'est plus une question d'années ou de mois, c'est une question de semaines.

Regardez les signes qui ne trompent pas. L'ambassadeur de France à Yaoundé se fait discret, les ministres rasent les murs. Certains commencent même à évacuer leurs familles discrètement vers Dubaï ou la Turquie, sentant que l'Europe n'est plus une terre d'accueil sûre pour leurs mallettes d'argent sales.

L'affaire Glencore est le clou dans le cercueil du clan Ngoh Ngoh. Imaginez un instant le scénario. Le secrétaire général de la présidence, arrêté ou inculpé formellement, ce serait du jamais vu.

Ce serait la preuve définitive que le Cameroun a été géré comme une épicerie familiale par des bandits en col blanc. Et le peuple dans tout ça ? Le peuple doit comprendre que cet argent volé, ces milliards de la SNH, c'est son argent. C'est l'argent qui aurait dû servir à construire des écoles pour vos enfants.
C'est l'argent qui aurait dû financer les projets agricoles. C'est l'argent du développement qui a fini dans des comptes offshore et des villas de luxe. La trahison est double, trahison économique avec Glencore, trahison politique avec la répression.

La France l'a compris. Macron, malgré tout ce qu'on peut lui reprocher, est un pragmatique. Il voit les sondages, il voit la dynamique de Tchiroma.
Il voit que la jeunesse camerounaise ne veut plus de ce système. Il ne prendra pas le risque de soutenir un régime accusé de corruption internationale massive. La note du quai d'Orsay est claire.
Préparez l'après Biya. Et dans cet après Biya, il n'y a pas de place pour Ferdinand Ngoh Ngoh et ses casseroles judiciaires. Alors, que va-t-il se passer maintenant ? Premièrement, attendez-vous à une agitation extrême à Yaoundé.

Ngoh Ngoh va tenter le tout pour le tout. Il pourrait essayer de créer des diversions, d'inventer de faux complots, d'arrêter des innocents pour détourner l'attention. Mais la ficelle est trop grosse, plus personne n'est dupe.
Deuxièmement, la pression sur Paul Biya va devenir insoutenable. Il va devoir parler, il va devoir agir. Soit il se sépare de son secrétaire général, soit il coule avec lui. Il n'y a pas de troisième voie.

Troisièmement, la justice internationale est lente, mais elle est comme un rouleau compresseur. Une fois qu'elle est lancée, rien ne l'arrête.

Les noms des complices vont continuer à sortir. Des comptes bancaires vont être gelés, des biens mal acquis en Europe vont être saisis. C'est le début de la fin de l'impunité.