Actualités of Tuesday, 16 December 2025

Source: L'Indépendant n°988

Dernière minute : Laurent Esso réunit ses hommes pour une mission inattendue

Réunion officielle Réunion officielle

C'est l'une des questions abordées lors de la réunion annuelle des chefs de Cours d'appel et des délégués régionaux de l'administration pénitentiaire, du 15 au 16 décembre 2025 à Yaoundé.

Chaque année, le patron de la Justice, Garde des Sceaux, organise à Yaoundé, une réunion des chefs de Cours à laquelle sont conviés les présidents des cours d’appel, les procureurs généraux et, depuis un certain temps, les délégués régionaux de l’administration pénitentiaire. Les travaux d’une manière générale sont axés sur le fonctionnement de la justice et les problèmes que ses différents acteurs rencontrent sur le terrain et les solutions envisageables. C’est jusqu’alors le seul cadre officiel où le Garde des Sceaux échange avec les hommes du terrain et où il peut vraiment être informé des réalités de l’administration de la justice sur l’ensemble du pays dans ses bons et mauvais points.

Cette année, le ministre d'État, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Laurent Esso, n'a pas dérogé à la règle. Dans la salle des Actes de son déplacement ministériel, à l'ouverture lundi 15 décembre, il a d'emblée invité l'assistance à observer une minute de silence, ayant une pensée très pieuse pour le repos éternel, dans la paix, aux nombreux acteurs judiciaires, aux personnels de l'administration pénitentiaire et à d'autres personnels en service au ministère de la Justice ou dans les juridictions, et dont certains, très éminents avaient assisté aux précédentes réunions annuelles des chefs de Cours d'appel et des délégués régionaux de l'administration pénitentiaire.

Le Garde des Sceaux a par la suite salué la présence de Madame le Procureur général près la Cour suprême à cette cérémonie d'ouverture. Première dame à ce poste de responsabilité, La nomination de madame Marie Claire Nseng Elang est la juste récompense de plusieurs années de travail ardu et d'abnégation, reconnaîtra M. Esso qui avait à ses côtés, le ministre délégué auprès du Minjustice, Jean De Dieu Momo, et le secrétaire d'État auprès du Minjustice, Jérôme Doh Penbaga.

Souhaitant la bienvenue aux participants, le Ministre d'État fera savoir qu'au lendemain d'importantes échéances politiques pour le Cameroun, la réflexion retenue pour cette réunion annuelle des chefs de Cours d'appel et des délégués régionaux de l'administration pénitentiaire porte sur des questions qui interpellent les services judiciaires et administration pénitentiaire, en de telles circonstances. À cet effet, en l'absence du président de la Cour d'appel du Littoral empêché et qui coordonne avec le patron de la Justice les activités des juridictions au cours des opérations électorales, le premier exposé a porté sur le rôle des juridictions dans le processus électoral.

Il a permis au vice-président à la Cour d'appel du Littoral, Jean Paul Nguimout, de revenir sur la responsabilité qui est celle des juridictions, lors des rendez-vous politiques de cette nature. Le Ministre d'État, ministre de la Justice Garde des Sceaux a indiqué que ce n'est pas la première fois que cette problématique est abordée en réunion des chefs de Cours d'appel et des délégués régionaux de l'administration pénitentiaire.

« En 2019 déjà, nous avions examiné le rôle des juridictions dans la conduite des élections législatives et municipales, conformément à la lettre et à l'esprit de la loi. Après les deux échéances électorales importantes que nous venons de vivre, cette rencontre est l'occasion pour nous, réévaluer le travail effectué par les juridictions dans la matière. C'est en quelque sorte, une révision », a ajouté le membre du gouvernement.

En effet, au Cameroun, les juridictions (notamment judiciaires et administratives) jouent un rôle crucial dans le processus électoral en assurant la légalité et la transparence : elles tranchent les litiges sur la régularité des candidatures (contentieux pré-électoral), vérifient la conformité des opérations et des résultats (contentieux post-électoral pouvant mener à l'annulation), et sanctionnent pénalement les fraudes, garantissant ainsi la sincérité du scrutin, même si leur indépendance est parfois débattue.

Le second exposé au menu des travaux de deux jours à Yaoundé et présenté par l'administrateur principal des prisons, Hugues Collins Kamagni, délégué régional de l'administration pénitentiaire de l'Extrême-Nord, s'est penché sur les enjeux et les défis de la sécurisation des établissements pénitentiaires en période électorale. Ce n'est plus un secret, la sécurisation des établissements pénitentiaires au Cameroun est un enjeu majeur. Et en période électorale, cette sécurisation est un impératif qui appelle une vigilance accrue.

« De plus, et à titre anecdotique, les établissements pénitentiaires peuvent, dans certains cas, servir de refuge pour des personnalités impliquées dans le processus électoral. Cela a été, par exemple, le cas pour les autorités judiciaires d'une juridiction du ressort d'une Cour d'appel de notre pays, qui ont dû, pour leur sécurité, s'enfermer dans une prison, sous la garde d'un régisseur bien avisé », fera remarquer le Garde des Sceaux.

Personnels décorés

Soulignons que lors de cette réunion annuelle, certains personnels judiciaires et pénitentiaires méritants ont reçu des décorations au titre du 20 mai 2025. Ainsi, outre le Procureur général près la Cour d'appel de l'Adamaoua, le magistrat Christian Dogoua Ndanga, qui a été fait Commandeur, 4 responsables ont reçu les médailles de l'Ordre de la valeur ; 17 personnes celles de l'Ordre du mérite camerounais ; une personne désormais médaillée de l'Ordre du mérite sportif ; une personne médaillée de la Vaillance avec citation à l'ordre des forces de maintien de l'ordre. Dans la même séquence, 25 autres personnels méritants ont reçu la médaille de la force publique et enfin 3 responsables décorés à la médaille du travail.