Actualités of Tuesday, 16 December 2025

Source: www.camerounweb.com

Haute trahison: les têtes vont tomber dans l'entourage de Paul Biya

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Une déclaration qui fait l'effet d'une bombe politique. Le Dr Georges Gilbert Baongla, président du Parti Républicain Cameroun et se présentant comme le fils aîné du président Paul Biya, a publié ce lundi sur le réseau social X un message virulent annonçant une nouvelle ère dans la gouvernance camerounaise : l'implication directe de la famille présidentielle dans la gestion des affaires de l'État.


Dans un texte au ton martial intitulé "Le crépuscule des crapules politiques et des prédateurs financiers du triangle camerounais", Georges Gilbert Baongla s'attaque frontalement à ce qu'il qualifie de "prise en otage" du régime du Renouveau par "quelques crapules politiques et prédateurs financiers".
Le président du Parti Républicain Cameroun dénonce "l'entorse et la manipulation de la communication sociale" ainsi que "la gestion des affaires de la République sous seing privé connexe aux affaires publiques". Des accusations graves qui visent, sans les nommer explicitement, certains acteurs du système politique camerounais actuellement en place.


Au cœur de sa déclaration, Georges Gilbert Baongla affirme que "la famille présidentielle" serait victime "d'actroses démentielles et immorales". Il dénonce le fait que certains citoyens camerounais auraient tenté d'exclure la famille du chef de l'État "du cercle des bâtisseurs du Cameroun, tant sur le plan politique qu'administratif".

Cette présentation victimaire tranche avec la réalité d'un système politique où la famille Biya occupe depuis des décennies une position centrale, bien que discrète, dans les cercles du pouvoir camerounais.

L'annonce d'une implication officielle dans les affaires étatiques
C'est dans la seconde partie de son message que le Dr Baongla franchit un cap. Affirmant que "la famille présidentielle a des droits au même titre que tous les Camerounais sur le plan civique et éducatif", il annonce avec "fermeté" que "dorénavant, la famille présidentielle sera impliquée dans la gestion des affaires étatiques de notre pays".

Cette implication se ferait, précise-t-il, "naturellement dans la règle de la méritocratie dans les dix régions, et à travers les us diplomatiques et autres selon le cahier de charges". Une formulation qui reste floue sur les modalités concrètes de cette participation annoncée aux affaires publiques.
Un avertissement aux "prédateurs financiers"

Le message se termine par ce qui ressemble à un ultimatum : "Les crapules politiques et prédateurs financiers n'ont qu'à se tenir tranquilles. La paix est établie au Cameroun. L'ordre s'impose."

Ces phrases, au ton comminatoire, sonnent comme un avertissement adressé à des acteurs non identifiés du système politique et économique camerounais. L'emploi du terme "ordre" évoque une reprise en main autoritaire, tandis que la référence à la "paix établie" pourrait être interprétée comme une mise en garde contre toute contestation.

Georges Gilbert Baongla se présente comme le fils aîné du président Paul Biya, né d'une union antérieure au mariage du chef de l'État avec Chantal Biya. Figure politique peu médiatique jusqu'à présent, il préside le Parti Républicain Cameroun, une formation politique de taille modeste dans le paysage politique camerounais dominé par le RDPC, le parti au pouvoir.

Sa prise de parole publique, particulièrement virulente, rompt avec la tradition de discrétion qui entoure habituellement la famille présidentielle camerounaise. Le président Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 1982, a toujours maintenu une séparation stricte entre sa vie familiale et ses fonctions officielles.
Une légitimité contestée

Il convient de noter que la filiation revendiquée par Georges Gilbert Baongla avec le président Paul Biya n'a jamais fait l'objet d'une reconnaissance officielle publique de la part de la présidence de la République. Cette absence de confirmation officielle place ses déclarations dans une zone d'ambiguïté juridique et politique.

Son statut autoproclamé de "fils aîné du président" est d'ailleurs contesté par plusieurs observateurs de la vie politique camerounaise, qui y voient une tentative d'instrumentalisation du nom présidentiel à des fins politiques personnelles.