Actualités of Wednesday, 10 December 2025

Source: L’Indépendant n°987

Assassinat d'Anicet Ekane : le gouvernement demande à l'Union européenne de se taire

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Le 5 décembre dernier, le gouvernement camerounais n’est pas passé par quatre chemins pour répondre au communiqué de la délégation de l’Union européenne au Cameroun et en Guinée équatoriale, publié à la suite du décès en détention de l’opposant politique Anicet Ekane.

Dans un communiqué officiel émis par le ministère de la Communication, les autorités camerounaises dénoncent ce qu’elles considèrent comme une « volonté d’ingérence inadmissible ». L’Union européenne avait interpellé Yaoundé sur la nécessité de garantir la sécurité des acteurs politiques, dénonçant le recours excessif à la violence, les arrestations arbitraires et les atteintes aux droits humains imputées aux forces de maintien de l’ordre.

Elle avait notamment demandé des comptes sur les conditions de détention ayant conduit à la mort d’Anicet Ekane. Une sortie qui n’a pas plu au gouvernement. Le ministère de la Communication affirme que cette initiative est « contraire aux usages diplomatiques », rejetant « sans réserve » toute tentative d’imposer des « injonctions ou orientations » à un État souverain.

Yaoundé réaffirme le principe de non-ingérence et appelle au respect mutuel entre États. Cette prise de position marque une montée de tension entre Yaoundé et certains partenaires internationaux, alors que de nombreuses voix internes et externes réclament une enquête indépendante sur les circonstances de la mort d’Anicet Ekane.

Ce qui s’apparente à un bras de fer diplomatique intervient dans un climat déjà tendu, où la question des droits humains et de la gestion post-électorale divise la communauté internationale et les autorités camerounaises.