Marc Brys et la sélection nationale de football, c'est terminé. L'idylle entre lui et les joueurs n'aura duré que quelques mois. Le Belge s'en va, remplacé par un entraineur local en la personne de David Pagou.
Marc Brys a rejoint la tanière des Lions indomptables dans un contexte tendu, marqué par des dissensions entre le ministère des Sports et de l'Éducation physique et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). La première institution dirigée par Narcisse Mouelle Kombi qui a la confiance de Paul Biya et la seconde présidée par Samuel Eto'o Fils qui a lui aussi l'admiration du président de la République.
On le sait, le légendaire ancien buteur des grands clubs dans lesquels il est passé a soutenu Paul Biya lors de l'élection présidentielle de 2018. Rebelote pour celle de 2025, toutes gagnées par le locataire d'Etoudi qu'il appelle affectueusement « papa ». Son accession à la présidence de la Fecafoot n'a donc pas été difficile, contrairement par exemple à Didier Drogba qui a déjà échoué par deux fois dans sa tentative de devenir le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF).
Eto'o entame donc son deuxième mandat à la Fecafoot après qu'il a remporté les élections récemment organisées et auxquelles il a été le seul à se présenter, non pas sans des critiques qui lui pendent constamment au nez. Une fois élu, il prit des décisions brutales. La première a été de renvoyer Marc Brys, un homme avec qui il ne s'est jamais entendu.
Samuel Eto'o attendait visiblement ce moment avec beaucoup d'impatience. Dans le paysage sportif, Marc Brys était protégé par Mouelle Kombi et adulé par une partie des supporters qui estimaient que le jeu des Lions indomptables était devenu davantage attrayant avec son arrivée, lorsqu'on le compare avec celui qui était déployé par son prédécesseur Rigobert Song Bahanag, ancien capitaine de la sélection devenu coach.
Aujourd'hui, Marc Brys révèle que Samuel Eto'o n'a jamais laissé les sélectionneurs travailler en toute indépendance. Il est toujours là à imposer des choses qu'il faut faire, parfois sans aucun droit ni compétence à le faire.
Le désormais ancien sélectionneur des Lions indomptables ne mâche pas ses mots depuis qu'il a appris son licenciement par la presse. Samuel Eto'o, dit-il, « a évincé des joueurs importants, des leaders, car c'est évidemment lui qui a fait cette liste (la liste des joueurs sélectionnés pour la CAN Maroc 2026, ndlr) ».
Cette liste, dévoilée en même temps que le limogeage de Marc Brys, comporte en effet des surprises : l'absence des tauliers André Onana, Vincent Aboubakar, Martin Hongla, Choupo-Moting, Ngadeu-Ngadjui… Tous étant des éléments indispensables, mais barrés à la dernière minute, à quelques jours du début de la compétition, alors qu'ils ont participé aux éliminatoires avec Marc Brys.
« Comment peut-on aller disputer un tel tournoi sans un gardien de niveau mondial ou sans Vincent Aboubakar ? », s'interroge Brys. Il ne manque pas d'ajouter que ces éléments cités « sont des joueurs qui ont du caractère, qui tiennent tête au président. Tout cela est incroyable, mais cela ne m'étonne pas venant de quelqu'un de narcissique, qui pense qu'il est le plus beau ». Avec ces déclarations, il est clair qu'il n'aura plus de retour en arrière. Les secrets sont brisés, les masques sont tombés, le divorce est consommé.









