En prenant la décision de limoger le Belge Marc Brys et en désignant David Pagou, la sélection nationale va-t-elle pouvoir sauver les meubles à la CAN ? L’on croise les doigts.
La guerre de tranchée entre le ministère des Sports et de l’Éducation physique (Minsep) et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) n’est pas près de prendre fin. Depuis sa réélection pour un second mandat à la tête de l’instance faitière du football camerounais, Samuel Eto’o semble avoir pris le dessus sur Mouelle Kombi. Non seulement, le patron des Sports aura perdu sa confrontation avec l’instance faîtière du football camerounais dans l’organisation de son Assemblée générale élective du 29 novembre 2025, mais aussi, le limogeage brutal de l’entraineur-sélectionneur, le Belge Marc Brys, recruté par ses bons soins en avril 2023.
Sans son avis, Samuel Eto’o a redistribué les cartes au sein du staff technique de la sélection nationale aujourd’hui entre les mains de David Pagou. D’ailleurs, ce dernier ne s’est pas fait prier pour prendre ses responsabilités avec sa première sélection en vue de la CAN Maroc 2025 qui commence dans quelques jours.
Pour sa première grande décision à la tête de l’équipe nationale du Cameroun, le technicien camerounais David Pagou a envoyé un signal fort : l’heure du renouveau a sonné. À peine nommé sélectionneur, il a dévoilé sa liste des 28 joueurs retenus pour la CAN 2025 au Maroc.
Une liste marquée par de remarquables absences, celles d’André Onana, Michael Ngadeu, Martin Hongla et Vincent Aboubakar, figures majeures de la sélection ces dernières années. Interrogé sur ces choix, David Pagou a indiqué, un brin assurant : « Ce sont de bons footballeurs, des joueurs matures. Je les connais personnellement […] Un entraîneur doit faire des choix. Pour choisir, il faut éliminer. On a voulu faire autrement. Ce sont de bons joueurs mais on a jeté notre dévolu sur d’autres pour qu’il y ait un autre état d’esprit ».
Le message est sans équivoque : le nouveau sélectionneur veut insuffler une dynamique différente, réinstaurer une mentalité collective et renouveler la concurrence dans toutes les lignes. En écartant des cadres historiques, David Pagou mise sur une équipe revitalisée, portée par des profils plus adaptés à son projet de jeu et à l’état d’esprit recherché.
Alors que le Cameroun rêve d’un retour au premier plan continental, ces choix forts font déjà couler beaucoup d’encre. Reste à savoir si cette réorientation audacieuse offrira aux Lions indomptables la stabilité et la cohésion dont ils manquent depuis plusieurs années. Une chose est sûre, M. Pagou entame son magistère sous le prisme de la rupture. Toutefois, les hommes de Mouelle Kombi lui laisseront-ils le temps de travailler en toute quiétude ? La question reste ouverte.
L’autre question qui taraude les esprits est celle de savoir si le nouveau staff bénéficiera des mêmes largesses matérielles ? C’est sans doute la seule carte qui reste entre les mains du Pr Narcisse Mouelle Kombi dont la capacité de nuisance est non négligeable, apprend-on. Comme quoi, il n’a pas dit son dernier mot dans ce feuilleton.









