Bien qu'abolie il y a quelques années, la peine de mort fait son grand retour au Burkina Faso. Et parmi les actes qui peuvent aboutir à une peine de mort se trouvent le terrorisme. Une décision qui est vue comme une initiative visant à dissuader l'enrôlement de nouveaux jeunes par les organisations terroristes.
Le gouvernement du Burkina Faso a rétabli la peine de mort, inversant son abolition de 2018 et introduisant un nouveau code pénal qui prévoit la peine capitale en cas de terrorisme, de haute trahison et d'espionnage. La décision a été annoncée jeudi à la suite d'une réunion du Conseil des ministres, qui a approuvé le code révisé dans le cadre de ce qu'il qualifie d'effort plus large pour renforcer les mécanismes nationaux de justice.
Le ministre de la Justice Edasso Rodrigue Bayala a déclaré que la réforme vise à créer un système pénal qui reflète « les aspirations profondes du peuple burkinabè », à un moment où le pays continue de faire face à de graves défis sécuritaires liés aux insurrections djihadistes. Le nouveau code augmente également les amendes et renforce les peines d'emprisonnement pour toute une série d'infractions, signe d'un durcissement significatif de la politique de justice pénale.
La réintégration place le Burkina Faso en contradiction avec les tendances régionales et internationales, car la plupart des pays du monde ont aboli la peine de mort ou maintiennent des moratoires sur les exécutions. Les observateurs des droits de l'homme avertissent que cette mesure pourrait susciter des inquiétudes concernant les garanties d'un procès équitable et les abus potentiels dans un contexte où les forces de sécurité sont déjà sous surveillance.
La mesure nécessite encore la validation par l'assemblée législative de la transition avant de prendre pleinement effet. Des réactions internationales sont attendues dans les prochains jours alors que les groupes de défense des droits évalueront les conséquences de la décision du gouvernement.









