Actualités of Wednesday, 3 December 2025

Source: www.camerounweb.com

Fatoumata Bah-Barrow, l'influente première dame qui a ouvert les portes gambiennes à Tchiroma Bakary

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Derrière l'accueil d'Issa Tchiroma Bakary en Gambie se cache une femme d'influence méconnue du grand public : Fatoumata Bah-Barrow, première dame gambienne. Jeune Afrique lève le voile sur le rôle déterminant de cette figure discrète mais puissante dans les solidarités régionales peules.
Une première dame au cœur des réseaux fulani


Dans une enquête exclusive, Jeune Afrique révèle que Fatoumata Bah-Barrow a joué un rôle clé dans l'accueil de Tchiroma Bakary en Gambie. Issue de la communauté fulani, la première dame gambienne est présentée par le magazine panafricain comme une actrice centrale des solidarités régionales entre élites peules, notamment celles du nord du Nigeria et du mouvement Tabital Pulaaku.
Cette dimension ethnique et communautaire de l'exil de Tchiroma Bakary, révélée par Jeune Afrique, éclaire d'un jour nouveau les ressorts profonds de cette affaire. L'opposant camerounais, lui-même d'origine peule, a pu compter sur des réseaux transnationaux structurés qui dépassent largement les frontières étatiques.


Jeune Afrique apporte une révélation majeure sur la chronologie de cet exil : les premiers contacts sérieux entre Tchiroma Bakary et la Gambie remontent au 27 octobre 2025, soit quinze jours après l'élection présidentielle camerounaise du 12 octobre. Ces contacts, précise le magazine, sont passés par des réseaux proches du président Adama Barrow, en particulier par l'intermédiaire de son épouse.

Le magazine indique que la présidence gambienne a pris contact avec l'opposant camerounais peu après la présidentielle, alors que des fusillades avaient été signalées autour de son domicile de Garoua. Cette réactivité témoigne de la mobilisation rapide des réseaux fulani pour protéger l'un des leurs face à ce qui était perçu comme une menace imminente.

L'enquête de Jeune Afrique met en lumière le rôle de Tabital Pulaaku, mouvement de protection peul, dans le dispositif de soutien à Tchiroma Bakary. Le magazine révèle que plusieurs cadres de cette organisation se sont joints aux émirs du nord du Nigeria pour faciliter l'exil de l'opposant camerounais.
Cette alliance entre autorités traditionnelles peules (les émirs de Kano, Bornou et Yola) et structures modernes de défense des intérêts fulani (Tabital Pulaaku), révélée par Jeune Afrique, démontre la capacité de mobilisation transnationale de la communauté peule face à une situation jugée injuste.


Contrairement à ce que l'on pourrait croire, Jeune Afrique révèle que l'option gambienne n'a été choisie que sur pression du Nigeria. Le magazine précise qu'Abuja, souhaitant clarifier sa situation avec Yaoundé, a littéralement demandé à Banjul d'officialiser l'arrivée de Tchiroma Bakary sur son territoire.
Cette révélation exclusive de Jeune Afrique montre que si la première dame gambienne a ouvert la porte, c'est bien la pression nigériane qui a transformé cette possibilité en réalité. La Gambie s'est ainsi retrouvée propulsée au centre d'une crise régionale dont elle n'était pas initialement partie prenante.

Jeune Afrique souligne un parallèle historique significatif : le président gambien Adama Barrow offre une oreille favorable à Tchiroma Bakary puisqu'il a lui-même été investi depuis l'étranger, à Dakar au Sénégal, lors de la crise politique gambienne de 2017. Cette expérience personnelle de l'exil politique rend Barrow particulièrement réceptif à la situation de l'opposant camerounais.
Le magazine rapporte également que l'opposant camerounais préparerait sa propre prestation de serment sur le sol gambien, reproduisant ainsi le scénario vécu par Barrow lui-même. Cette information exclusive de Jeune Afrique confirme que Tchiroma Bakary n'entend pas renoncer à ses prétentions présidentielles malgré son exil.


L'enquête de Jeune Afrique révèle des détails inédits sur la fuite d'Aminata Tchiroma Müller, épouse de l'opposant. Le magazine rapporte qu'elle avait quitté le Cameroun le 1er novembre, après s'être cachée dans une résidence familiale à Garoua. Le lendemain, précise Jeune Afrique, la maison était perquisitionnée, témoignant de la surveillance étroite dont le couple faisait l'objet.


Malgré une demande initiale des autorités gambiennes de limiter ses déclarations publiques, révèle Jeune Afrique, Tchiroma Bakary a posé plusieurs actes depuis son arrivée à Banjul. Le magazine cite notamment le lancement de plusieurs journées "ville morte" au Cameroun et la réception, le 27 novembre, d'une délégation camerounaise venue lui réaffirmer son soutien.

Ces révélations de Jeune Afrique montrent que loin d'être un simple refuge, la Gambie est devenue la base arrière d'où Tchiroma Bakary entend continuer son combat politique contre le régime de Paul Biya. Le rôle de Fatoumata Bah-Barrow apparaît ainsi non seulement comme celui d'une facilitatrice de l'exil, mais aussi comme celui d'une protectrice permettant à l'opposant de poursuivre son action politique en toute sécurité.