Actualités of Saturday, 22 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Il se sucrent avec nos ressources: SNH, où va l’argent du pétrole camerounais ?

Mais où va l'argent de la SNH Mais où va l'argent de la SNH

A l'image des Bongo qui ont détourné des milliards de l'Etat Gabonais pour leurs propres dépenses personnelles, les Biya et leurs alliés se sont assis sur les ressources du Cameroun. CamerounWeb en faisant cette allégation, ne fait pas des affirmations gratuites. Votre média comme d'autres du pays connait des dossiers comme ceux d'Atangana Kouna, Mebe Ngo'o et bien d'autres barons du régime Biya qui se sont enrichis de plusieurs milliards.

L'une des sociétés d'Etat les plus riches et dont l'argent est accaparée par des pontes du régime Biya est la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH). La SNH est au cœur de l’économie du Cameroun. Elle gère les intérêts de l’État dans le pétrole et le gaz, et contrôle des flux financiers colossaux. Depuis juillet 2024, Jean Claude Ayem Moger en est le Directeur Général, tandis que Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la Présidence, préside le Conseil d’administration. Cette double direction illustre une structure placée sous contrôle direct de la Présidence.

Des milliards qui alimentent le budget… mais pas toujours

Entre janvier et avril 2019, la SNH a transféré 157,56 milliards FCFA au Trésor public. Ces sommes montrent combien le pétrole finance une part essentielle du budget national. Mais l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (EITI) juge la performance du Cameroun « assez faible » en matière de transparence. En 2016, l’organisme relevait que la SNH avait conservé 60 % des revenus pétroliers de l’État pour financer directement des dépenses publiques, hors du circuit budgétaire officiel.

Le scandale Glencore : une condamnation record

En août 2025, la justice britannique a condamné Glencore à verser plus de 11 000 milliards FCFA au Cameroun pour corruption, surfacturations et détournements liés au pétrole. L’affaire a révélé l’ampleur des pratiques opaques dans le secteur extractif. Pourtant, aucun responsable camerounais n’a été poursuivi, ce qui nourrit un sentiment d’impunité.

Un problème qui dépasse le pétrole

Le Cameroun ne se limite pas aux hydrocarbures. Le pays dispose de ressources minières stratégiques : cobalt, bauxite, fer, or, diamants. Ces industries représentent plus de 30 % des exportations et 16 % des recettes publiques. Mais là aussi, la transparence reste faible. Les licences minières et les paiements des entreprises sont rarement publiés, malgré les réformes du Code minier en 2016.

Pression internationale et timides avancées

Sous la pression du FMI, le Cameroun a dû limiter les « interventions directes » de la SNH et renforcer le transfert des revenus au budget. La SNH publie désormais des “Key Data” sur la production et la consommation. Mais ces données ne disent rien de l’utilisation des fonds.

Pourquoi chaque Camerounais est concerné

Les revenus du pétrole et des mines devraient financer les hôpitaux, moderniser les routes, soutenir l’éducation et l’emploi des jeunes. Tant que la gestion reste opaque, les citoyens ne voient pas les fruits de leurs ressources.

Pour une souveraineté économique

Les exigences sont claires :

- Publication complète des comptes de la SNH et des sociétés minières.
- Fin des dépenses hors budget.
- Audits indépendants publics, incluant l’affaire Glencore.
- Application stricte du Code minier et des standards EITI.

La SNH et l’ensemble des industries extractives incarnent un enjeu vital : celui de la transparence et de la justice sociale dans la gestion des richesses nationales.