Actualités of Friday, 21 November 2025

Source: Horizons nouveaux n°308

Une bagarre éclate entre le ministre Motaze et une société camerounaise

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L’urgence d’une prise de conscience est d’autant plus avérée qu’il a été donné de constater qu’il se livre une bataille plutôt curieuse entre l'État à travers le ministère des Finances (Minfi) et la Société nationale des investissements (SNI).

La Cotonnière Industrielle du Cameroun (Cicam) pourra-t-elle renaitre de ses cendres et redevenir le fleuron de l’industrie textile qu’elle a toujours été ? Ce devrait être le point focal vers lequel devraient converger les énergies pour un renflouement de cette structure qui fut la coquette industrielle de la filière.

Mais alors que la banqueroute est quasiment constatée et que se manifestent certains investisseurs pour la reprise des activités, il est paradoxal de constater qu’il se déroule une bataille dont on ne s’expliquerait pas les raisons si l’on veut encore parler de patriotisme.

Sinon, comment comprendre que l’État (Minfi) et la SNI s’achoppent pour une histoire de prêt de plus de trois milliards de francs CFA accordé par l'État pour maintenir à flot l'entreprise et que la SNI s’oppose à ce même État qui, ayant constaté l'incapacité persistante de la Cicam à rembourser sa dette, a proposé de convertir cette dette en actions qui feraient de lui l’actionnaire majoritaire avec 85 % du capital, en lieu et place de la SNI qui détenait en son temps 75 % des parts pour se retrouver avec seulement 15% du capital, et donc actionnaire minoritaire ?

Comment expliquer le fait qu’on n’ait jamais assisté à une proposition concrète de la SNI pour changer la donne au point de bloquer pour l'instant tout consensus ? La situation est d’autant plus alambiquée que dans le même temps, se déroulent des discussions internes en parallèle de négociations avec le géant industriel indien Arise Integrated Industrial Platforms (Arise IIP) qui, depuis fin 2023, était pressenti pour la relance des activités de la Cicam.

On est venu à se demander qui est l’État et qui est la SNI, Alors qu’il avait été indiqué que solution sera trouvée à la fin du mois de septembre dernier, on en est encore à tergiverser alors que depuis plus d’une décennie, la Cicam est en état de faillite. Ses capitaux propres étant tombés dans le négatif (-19 milliards de francs CFA), malgré le fait qu’on ait tenté de laisser croire qu’avec la réévaluation de son patrimoine foncier et immobilier, celui-ci serait alors de 24 milliards de francs CFA.

Qui ne sait pas que pour la confection des pagnes de la Journée Internationale de la femme qui se célèbre le 8 mars de chaque année, la Cicam est contrainte de procéder à des importations ? Pourquoi ne pas suivre l’exemple de la Sodecoton en vue de réduire la dépendance aux importations et rehausser l’image de marque du pays ? Si le géant industriel indien Arise Integrated Industrial Platforms (Arise IIP) reste toujours en lice et dans la perspective de la nomination d’un nouveau directeur général, répondre au plus vite à la question de conscience, de savoir « à qui ces égos profitent-ils ? » les principaux acteurs dans l’arène se doivent de répondre au plus vite.