Tandis que Paul Biya joue les rassembleurs zen, son ministre de l’Administration territoriale, lui, préfère la version "discipline de fer" contre Issa Tchiroma, accusé d’avoir soufflé sur les braises post-électorales.
À Mandjou, la mairie n’est plus qu’un décor de film post-apocalyptique, carbonisée comme si le feu avait voté lui aussi.
En visite, Atanga Nji a explosé d’indignation, jurant que "l’homme" derrière ce chaos paiera jusqu’au dernier centime de cendre. Il accuse Tchiroma, dauphin malheureux, d’avoir convoyé la foule dans la rue pour contester la victoire fraîchement proclamée de Paul Biya.
Le Minat a même détaillé les dégâts, presque la larme à l’œil : archives réduites en poussière, bâtiments en souvenir… même les cendres ont été recyclées en incendie. Dans sa colère, il a rebaptisé les manifestants : "terroristes, assaillants, bandits de grand chemin”, tous inspirés, selon lui, par "un candidat criminel".
Pendant ce temps, le président appelle doucement au calme et au câlin national sur ses réseaux sociaux. Contraste total : pendant que le chef apaise, son ministre souffle sur les braises avec un ventilateur industriel. Tchiroma, lui, continue de revendiquer sa victoire et exige la libération des interpellés, ultimatum de 48h à l’appui. Le Minat répond : poursuites judiciaires pour "désobéissance numérique" et agitation sur les réseaux".
Dans le Grand Nord, sa tournée a ressemblé plus à une mission de contre-propagande qu’à une quête d’apaisement. Et le pays, pris entre appels au calme et menaces en stéréo, se demande : peut-on vraiment pacifier une maison en feu en criant plus fort que les flammes ?
Avec Le Popoli









