La débâcle des Lions indomptables ne peut être réduite à une simple contre-performance sportive. Elle est le fruit d’un sabotage institutionnel orchestré depuis les hautes sphères du pouvoir. Le ministre des Sports, en imposant un sélectionneur contre l’avis de la Fédération, a fracturé l’autorité technique et semé les germes du chaos. Ce coach, parachuté sans consensus, a refusé toute collaboration avec les instances fédérales, écartant les joueurs soupçonnés d’être proches du président de la Fecafoot. Il a reçu un staff pléthorique, sans cohérence, et ignoré les adjoints camerounais désignés par la Fédération. En roue libre, il a fonctionné sans contrôle, sans ligne directrice, sans projet fédérateur.
Une gestion sportive calamiteuse et opaque
Les choix du sélectionneur ont été aussi incompréhensibles qu’irresponsables : convocation de joueurs sans club, titularisation de joueurs sans temps de jeu, sélection de profils sans niveau international, alignement de joueurs à des postes qu’ils découvrent, absence totale de plan jeu, remplacement brouillons et tardifs, détérioration de l’esprit de groupe avec la naissance de clans internes. Cette gestion erratique a vidé l’équipe de sa substance, de sa cohésion, de son âme. Le Cameroun n’a pas perdu sur le terrain, il a été trahi dans les coulisses.
La complicité médiatique et institutionnelle
La CRTV, média d’État, a joué un rôle toxique dans cette débâcle. En snobant systématiquement la Fecafoot et en déroulant le tapis rouge au sélectionneur malgré ses dérives, elle a légitimé l’illégitimité. La lecture de la liste des joueurs via zoom, une aberration contraire à la déontologie, illustre le mépris des règles et des partenaires.
Or, les Lions Indomptables sont liés à des engagements publicitaires et commerciaux que cette improvisation met en péril. Le silence complice des médias publics a renforcé l’impunité du sélectionneur et affaibli l’autorité fédérale.
Une faillite technique et morale
Sur le terrain, le Cameroun a présenté une équipe sans âme, sans idées, sans structure. Les compositions étaient incohérentes, les consignes floues, les joueurs perdus. Le coaching a été un naufrage : absence de lecture du match, changements sans logique, incapacité à réagir. Mais au-delà du terrain, c’est la morale du football camerounais qui s’est effondrée. L’équipe nationale est devenue le champ de bataille d’intérêts personnels, d’egos politiques, de règlements de comptes.
Cette élimination est le reflet d’un système malade, gangrené par l’ingérence, l’arrogance et l’irresponsabilité.
L’heure d’assumer
Avant que le ministère des Sports ne s’empare illégalement et brutalement de la gestion des Lions Indomptables en avril 2024, l’équipe nationale était dirigée avec cohérence et résultats sous l’autorité de la Fecafoot : qualification pour la Coupe du monde 2022, qualification pour la CAN 2023. Mais depuis cette prise de contrôle politique, c’est une descente aux enfers : scandales à répétition, conflits de primes, marginalisation des techniciens compétents, et aujourd’hui une élimination honteuse face à la RDC.
Ce ministère, en s’arrogeant des prérogatives qui ne sont pas les siennes, a transformé une équipe conquérante en un cirque institutionnel, où règnent l’amateurisme, l’arrogance et le mépris des règles. Le Cameroun ne perd plus sur le terrain, il est saboté depuis les bureaux.









