Actualités of Tuesday, 18 November 2025

Source: L'Indépendant n°981

Conflit ouvert : ce que Samuel Eto'o prévoit de faire

Conflit ouvert Conflit ouvert

Dans une correspondance datée du 14 novembre dernier, Narcisse Mouelle Kombi demande au ministère de l'Administration territoriale (Minat) d'interdire toutes les assemblées électives et constitutives sur l'étendue du territoire national.

Rien ne va entre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et le gouvernement. Dans une correspondance explosive datée du 14 novembre 2025, le ministre des Sports et de l’Éducation physique (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi, demande officiellement au ministre de l’Administration territoriale d’interdire toutes les assemblées électives et constitutives dans le domaine du football sur l’ensemble du territoire national. Une décision qui cible clairement l’Assemblée générale prévue par la Fecafoot, le 29 novembre à Mbankomo.

Le ton se veut ferme : le gouvernement veut stopper net un processus jugé « manifestement irrégulier », entaché d’exclusions arbitraires, de manquements aux textes statutaires, de création de clubs fictifs, et de tensions croissantes au sein de la sphère sportive. Le Minsep évoque même des risques de troubles à l’ordre public si rien n’est fait pour ramener toutes les parties à la table.

Selon le ministre, seule une suspension du processus permettra d’ouvrir un dialogue serein en vue d’un scrutin « concerté, inclusif, apaisé et transparent ». Une main tendue, mais aussi une ligne rouge clair : sans respect des statuts, pas de légitimité.

Cette intervention marque une rupture inédite et met la pression sur la Fecafoot. Le scrutin de Mbankomo sera-t-il annulé ? Le président de la fédération cédera-t-il face à l’État ? Vraisemblablement non.

Recadrage

Dans une réponse ferme adressée au ministre des Sports, Samuel Eto’o conteste la légitimité des injonctions visant à suspendre le processus électoral en cours à la Fédération camerounaise de football. Le président de la Fecafoot rappelle d’emblée que le ministère « n’est investi d’aucun pouvoir d’appréciation ou de qualification de la situation » pouvant justifier l’interruption des activités d’une fédération reconnue par l’État.

D'après Eto’o, le ton et le contenu de la correspondance ministérielle – mêlant refus, avertissements, jugements personnels et menace implicite de non-reconnaissance du scrutin – peuvent être perçus comme : une tentative d’influence sur un processus électoral autonome, une pression administrative dépourvue de fondement juridique, et une atteinte à l’équilibre des rapports entre l’État et une association de droit privé investie d’une mission de service public.

Il prévient en outre que cette démarche pourrait exposer le Cameroun à « un risque réel de contentieux international » ainsi qu’à d’éventuelles sanctions de la FIFA et de la CAF, dont les statuts prohibent toute ingérence gouvernementale dans les affaires des fédérations nationales. Une réaction qui intervient dans un climat particulièrement tendu autour de l’avenir de l’instance faîtière du football camerounais.