Actualités of Tuesday, 18 November 2025

Source: L'Indépendant n°981

Assoiffés de pouvoir : Samuel Eto'o et Mouelle Kombi se donnent en spectacle

Bras de fer Bras de fer

L’élimination des Lions Indomptables du Cameroun par les Léopards de la Rdc le 13 novembre dernier à Rabat dans le cadre des barrages qualificatifs de la Coupe monde 2026, relance les hostilités entre le ministère des Sports et de l’Éducation physique (Minsep) et la Fecafoot.

C’est par une correspondance datée du 14 novembre dernier que le ministre des sports et de l’éducation physique (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi, réitère au président de la Fecafoot, Samuel Eto’o, sa volonté de surseoir le processus électoral à l’instance faîtière du Fecafoot. Une élection prévue à Mbankomo le 29 novembre prochain, et qui devrait de toute évidence, déboucher sur la réélection du président sortant pour un nouveau bail de quatre ans.

Un véritable passage en force au regard des mesures brutales d’élimination de tous les acteurs capables de lui faire ombrage. Samuel Eto’o, depuis la base, a balisé le terrain, taillant sur mesure une camisole de force en adoubant un collège électoral fait d’obligés et de courtisans complètement acquis à cause. Une révision insidieuse des statuts ayant permis son arrivée à la tête de la Fecafoot semble aujourd’hui être le point d’achoppement avec la tutelle qui se refuse à envoyer deux représentants pour cautionner le processus électoral décrié par tous les acteurs représentatifs.

Dans sa correspondance du 14 novembre dernier, le Minsep est plus que formel : « Je réitère la nécessité pour vous de surseoir au processus électoral que vous avez initié et de prendre préalablement des mesures correctives, utiles et appropriées, promptes et adéquates, dans le souci d'aboutir à un processus électoral crédible, régulier, transparent et ouvert, conformément tant aux lois et règlements de la République qu'aux dispositions statutaires valides et pertinentes de la Fecafoot ainsi que de ses instances faitières internationales ».

Réponse du berger à la bergère, le président de la Fecafoot botte en touche et fait le dos rond : « La conduite du processus électoral relève exclusivement des organes statutaires de la Fecafoot ; Que le rôle du Minsep, tel que défini par les textes, est d’observer et d’accompagner, non de conditionner ou d’orienter ; que l’absence volontaire de représentants du Ministère ne saurait, en aucun cas, affecter la validité du scrutin, dès lors que les statuts ne confèrent au Minsep ni pouvoir de certification, ni droit de veto. Je tiens à préciser que, conformément aux statuts et aux normes internationales, le déroulement des élections ne saurait être suspendu, retardé ou conditionné par une prise de position administrative étrangère à nos textes ».

C’est à travers ce nouveau bras de fer que le Cameroun s’illustre à trois semaines de l’ouverture de la prochaine Can au Maroc. Sans procéder à la moindre auto-évaluation de la débâcle en série des différentes équipes nationales de football, les Lionnes Indomptables ayant été repêchées in extremis pour la prochaine Can féminine au Maroc, cette ambiance délétère est pour le moins préjudiciable au football Camerounais. Depuis l’arrivée de Marc Brys sur le banc de touche des Lions Indomptables, le président de la Fecafoot s’est employé à rendre la vie dure au technicien belge et à son assistant.

La formule d’un staff technique consensuel n’y a rien fait. Alors que la cuvée actuelle des Lions Indomptables n’est pas des plus médiocres, les Lions n’ont pas pu se qualifier dans un groupe constitué du Cap-Vert, de l’Angola, la Libye et Eswatini. Le miracle de Blida ne s’est pas reproduit. Malgré un André Onana des grands jours, les Lions ont été crucifiés par la Rdc aux arrêts de jeu suite à une erreur de marquage sur Chancel Mbemba, consécutif à un corner.

Selon nos sources, le Minsep a saisi son collègue de l’administration territoriale à l’effet de suspendre la poursuite du processus électoral à la Fecafoot sur l’ensemble du territoire. Le football Camerounais se meurt. Ballotté entre scandales de mœurs et gestion patrimoniale, la non-qualification des Lions indomptables au Mondial 2026, est un véritable coup de massue sur les plans financier et sportif. Ce bilan catastrophique n’arrête pas la défiance et la folie de grandeur d’un grand champion qui s’est montré à l’épreuve de la gestion des hommes et des biens, un dirigeant plutôt transparent.