Depuis son exil au Nigeria, Issa Tchiroma Bakary, qui se présente toujours comme le « président élu » du Cameroun malgré la prestation de serment de Paul Biya, a franchi un nouveau cap dans sa contestation du pouvoir en place. Dans un décret de nomination daté du 17 novembre 2025, il nomme Maître Alice Nkom, avocate et figure emblématique de la défense des libertés fondamentales, « Porte-parole officielle de la Présidence Élue de la République du Cameroun ».
Ce décret, bien que sans valeur juridique dans le contexte actuel, marque une volonté de résistance politique de la part de Tchiroma Bakary. « À ce titre, elle est habilitée à s’exprimer au nom du Président élu, à représenter ses positions dans les échanges institutionnels, diplomatiques et médiatiques, et à coordonner la communication de la Présidence Élue », précise le document.
Cette nomination intervient alors que Tchiroma Bakary continue de contester les résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, qu’il qualifie de « volée ». « La présente nomination prend effet à compter de sa date de signature et sera portée à la connaissance des partenaires nationaux et internationaux », ajoute le décret.
En nommant Alice Nkom, une figure respectée pour son engagement en faveur des droits humains, Tchiroma Bakary cherche à légitimer son opposition et à mobiliser l’opinion publique. « Vu la volonté souveraine du peuple camerounais exprimée lors de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 », justifie-t-il, tout en dénonçant « l’expression empêchée de cette souveraineté » par le régime en place.
Cette initiative, bien que symbolique, pourrait alimenter les tensions politiques au Cameroun, où la crise post-électorale reste vive. « Considérant la nécessité d’une communication claire, légitime et responsable de la Présidence Élue », Tchiroma Bakary tente de maintenir une pression médiatique et diplomatique sur le pouvoir de Yaoundé.
Depuis son refuge au Nigeria, Tchiroma Bakary continue de défier le régime de Paul Biya, malgré les risques juridiques et politiques que cela implique. « Attendons de voir comment le gouvernement réagira à cette provocation symbolique », commente un analyste politique.









