Actualités of Monday, 17 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Vérité des urnes: un député introduit un résolution à l'Assemblée nationale pour une enquête

Cavaye Yeguié Djibril, président de l'Assemblée nationale Cavaye Yeguié Djibril, président de l'Assemblée nationale

Estimant que l'élection du 12 octobre dernier a été émaillé de très graves preuves de falsification des procès verbaux des résultats compilés et d'autres irrégularités graves, le député Jean Michel Nintcheu a introduit au bureau du Président de l'Assemblée nationale, une résolution visant à créer une commission d'enquête parlementaire sur la vérité sincère des résultats de l'élection du 12 octobre dernier.


PROPOSITION DE RÉSOLUTION PORTANT CREATION URGENTE D'UNE COMMISSION D’ENQUÊTE PARLEMENTAIRE SUR LA VERITE ET LA SINCERITE DES RESULTATS OFFICIELS DE L'ELECTION PRESIDENTIELLE DU 12 OCTOBRE 2025 DONNES PAR LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL; ET LA REPRESSION SANGLANTE DES MANIFESTIONS DE LA CRISE POST ELECTORALE.

"Notre Nation est plongée dans une grave crise post électorale depuis que le Conseil Constitutionnel a proclamé officiellement Monsieur Paul BIYA vainqueur de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025.

Cette grave crise post électorale, malheureusement prévisible, à été voulue, désirée et volontairement provoquée par les institutions en charge du processus électoral (la justice de l'ordre judiciaire, ELECAM, Conseil Constitutionnel) leurs dirigeants, le Ministre de l'Administration Territoriale et les faucons du pouvoir en place.

Que de mises en gardes, que d'alertes ont été données par les partis politiques, les organisations de la société civile, le clergé etc.. Mais, elles ont toutes échoué sur l'épais mur de l'arrogance et de la suffisance du pouvoir.

Aujourd'hui la réalité tant redoutée est là. Des dizaines de compatriotes ont été tués par balles, tirées par des policiers, des gendarmes et peut être même des militaires. En tout état de cause, le nombre exact de camerounais tués par balles fait polémique. Le Gouvernement tend à le minorer face aux chiffres avancés par les avocats des victimes, les organisations de la société civile, les organisations internationales en charge de la défense des droits de l'homme et même l'ONU.

À côté de ces dizaines de morts tués par balles ,on déplore un nombre important de blessés encore à établir par des sources indépendantes.

De nombreux biens publics et privés ont été détruits.

Le préjudice de cette crise post électorale, que le Gouvernement avait tout les moyens d'éviter, pour les familles des personnes tuées et des blessés, pour la Nation et pour les entreprises est énorme. Il reste à établir par les structures compétentes.

La Nation Camerounaise est menacée dans son existence même si rien n'est fait pour faire triompher la vérité et la justice, seules véritables gages d'une authentique paix, la paix démocratique.

Face à ce terrible danger qui menace notre pays et notre peuple, on est sidéré par la désinvolture et surtout l'arrogance de certains responsables qui prennent la parole publique au nom de l'Etat.

Même la communauté internationale ne cache plus sa préoccupation face aux multiples menaces qui planent sur notre pays à cause de la contestation du résultat officiel de l'élection présidentielle, proclamé par le Conseil Constitutionnel le 12 octobre dernier.

Dans ce contexte ensanglanté et encore explosif, le parlement qui représente le peuple, tout le peuple, et non un parti politique ni le Gouvernement, ne peut rester indifférent.

Aussi, je sollicite en urgence l'ouverture d'une enquête parlementaire pour:

1)- établir la vérité sur la sincérité des résultats officiels de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025 proclamés par le Conseil Constitutionnel;

2)- la vérité sur le nombre précis de morts tués par balles et les circonstances exactes dans lesquelles sont intervenues tous les tirs à balles réelles.

La vérité sur les allégations d'arrestations arbitraires et aux faciès, le nombre de blessés, le recours à la tortures par les membres des forces de sécurité et de défense, l'existence de milices, l'existence de centres de détention clandestins, la non réactivité des magistrats et de la Commission des droits de l'homme face aux nombreuses allégations de violations massives des droits de l'homme.

Cette commission parlementaire est impérative et urgente car vitale pour la survie de notre nation.

Elle est également indispensable pour la crédibilité de notre État et de nos institutions.

Souvenons-nous que c'est à cause du refus obstiné du parlement de mettre en place une commission d’enquête parlementaire sur la crise anglophone que celle-ci a finalement été transformée en une guerre civile meurtrière et destructrice qui dure depuis bientôt 9 ans.

Chers collègues est ce qu'après avoir refusé de rechercher la vérité et la justice dans la crise anglophone, et ainsi porté la terrible responsabilité d'avoir laissé des aventuriers plonger le Nord-ouest et le Sud-ouest du pays dans une guerre civile absurde et inutile, nous accepterons, une fois de plus, par loyauté au chef de l'exécutif, par fidélité à nos partis politiques respectifs ou simplement pour protéger nos différents avantages financiers et matériels, de porter la responsabilité historique grave et lourde d'avoir œuvré, même par inertie, à l'implosion de notre pays ?

Au vu de la situation politique et sécuritaire explosive du pays, le refus de la mise en place de cette commission parlementaire serait une trahison du peuple en plus d'être une hostilité contre la Patrie.

J'en appelle donc à chaque membre du parlement, indépendamment de son appartenance politique car c'est le Cameroun, comme nation, qui est désormais gravement menacé".