Dans son discours d’investiture, le 06 novembre 2025, le président Paul Biya a appelé les citoyens à « se rassembler » à la suite de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, au terme de laquelle il a été proclamé vainqueur. Dans un message publié sur son compte officiel X, l’homme du 06 novembre a déclaré : « La campagne présidentielle est désormais derrière nous. Il est temps de nous unir ».
Un message d’apaisement après plusieurs semaines de contestation des résultats proclamés par le Conseil constitutionnel à l’échelle nationale, d’arrestations et de violences meurtrières ayant fait plusieurs morts et des centaines de détenus. Cependant, de nombreux Camerounais rejettent cet appel, le jugeant dénué de sincérité.
Des responsables de l’opposition et de la société civile estiment par exemple que le discours de Paul Biya sur l’unité ne correspond pas à la réalité d’un régime accusé de répression. De son côté, Issa Tchiroma Bakary, qui se revendique vainqueur du scrutin, a rejeté la légitimité de Biya, qualifiant les résultats de frauduleux et avertissant que la patience du peuple « a des limites ».
C’est dans ce contexte que le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, effectue depuis quelques jours, des missions d’évaluation sécuritaire, sur instruction du président Paul Biya. À Ngaoundéré, Maroua, Garoua ou encore à Douala, l’émissaire de Paul Biya a pu constater l’ampleur des destructions et l’ampleur des pertes après la proclamation des résultats du scrutin présidentiel.
Au lendemain de l’ultimatum lancé par Issa Tchiroma, ces visites lui ont permis d’évaluer les dégâts, renforcer la sécurité et préparer la réhabilitation rapide des infrastructures touchées, dans un climat de maintien de l’ordre public. Paul Atanga Nji, souvent perçu comme l’un des ministres les plus durs du gouvernement, tente désormais de présenter la libération de certaines personnes interpelées comme un « geste d’apaisement » dans un contexte politique toujours tendu.









