Alors que la justice gabonaise vient de révéler que la famille Bongo Ali, au pouvoir depuis 14 ans, aurait détourné plus de 4 400 milliards de FCFA, une question lancinante traverse les esprits au Cameroun : que révélera la justice camerounaise après la chute du régime de Paul Biya, en place depuis 43 ans ? « Lorsqu’un nouveau Cameroun naîtra, je suis convaincu que la justice nous dira aussi que la famille Biya a volé au moins 20 000 milliards de FCFA », affirme un observateur politique sous couvert d’anonymat.
Le procès des Bongo au Gabon a mis en lumière des détournements massifs de fonds publics, confirmant les soupçons de corruption et d’enrichissement illicite qui planent depuis des décennies sur la dynastie Bongo. « Si le Gabon a pu voler 4 400 milliards en 14 ans, imaginez ce que 43 ans de pouvoir absolu ont permis au Cameroun », s’interroge un juriste spécialisé dans la lutte contre la corruption.
Au Cameroun, où le régime de Paul Biya est souvent accusé de népotisme, de clientélisme et de gestion opaque des ressources publiques, les rumeurs de détournements colossaux persistent. « Les Camerounais attendent patiemment le jour où la lumière sera faite sur ces pratiques », ajoute-t-il.
20 000 milliards FCFA : un chiffre qui donne le vertige
Si les révélations gabonaises ont choqué l’Afrique centrale, le chiffre avancé pour le Cameroun – 20 000 milliards de FCFA – donne une idée de l’ampleur potentielle des malversations. « Ce montant représente des décennies de pillage systématique des ressources du pays, au détriment du développement et du bien-être des populations », explique un économiste.
Pourtant, en l’absence de transparence financière et d’une justice indépendante, ces allégations restent difficiles à prouver. « Mais l’histoire nous apprend que les régimes autoritaires finissent toujours par tomber, et que la vérité éclate tôt ou tard », rappelle un militant de la société civile.
Alors que les tensions politiques s’intensifient et que les appels au changement se multiplient, beaucoup de Camerounais espèrent un renouveau démocratique qui permettrait de faire toute la lumière sur ces années de pouvoir. « Attendons patiemment… mais ce jour viendra », conclut un citoyen.









