Actualités of Thursday, 13 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Mauvaise nouvelle pour Issa Tchiroma, ce qu'on craignait depuis le début est arrivé

D'un pays à un autre D'un pays à un autre

Issa Tchiroma Bakary n'est pas un homme vraiment en sécurité. L'homme politique, qui a vraisemblablement remporté l'élection présidentielle selon plusieurs sources crédibles, se retrouve à constamment regarder par-dessus son épaule. Paul Biya et ses hommes en auraient contre lui, « la moindre faille sera exploitée pour le mettre aux arrêts », préviennent plusieurs lanceurs d'alertes bien informés.

Alors, où se trouve actuellement Issa Tchiroma Bakary, leader du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), arrivé deuxième à l'élection présidentielle du 12 octobre passé et qui continue de revendiquer sa victoire que lui aurait volée le clan Biya. L'activiste Shance Lion sait un peu plus.

Issa Tchiroma Bakary se trouve désormais à Banjul en Gambie. Après une disparition aussi soudaine qu'un live interrompu, notre « chef de l'État autoproclamé » a entamé son exil express par la petite porte du Nigéria, plus précisément Yola ville frontière où les ambitions s'arrêtent souvent avant le mur de la réalité.

De là, direction la Gambie, petit oasis politique devenu depuis peu le « hub des exilés providentiels ». Les autorités sénégalaises, quant à elles, ont poliment décliné la demande d'accueil de ce colis un peu trop encombrant.

Il faut dire que le Sénégal a déjà son quota de prophètes politiques à gérer. À Banjul, le « président élu » aurait trouvé refuge, entouré d'un petit cercle de fidèles et de « stratèges spirituels ». Les mêmes marabouts sénégalais qui avaient jadis promis la victoire à d'autres messies politiques auraient repris du service, multipliant incantations et sacrifices dans l'espoir de faire tomber Yaoundé à coups de talismans.

Entre deux séances de bénédictions, on prépare déjà le live de la reconquête, la conférence virtuelle où il annoncera, depuis son salon gambien, la « victoire volée » qu'il promet toujours de récupérer.

Ce scénario, aussi surréaliste qu'amusant, illustre bien la naissance d'un nouveau type de gouvernance africaine : la présidence numérique. Un chef sans pays, un peuple sans élections, mais beaucoup de followers, certains en faux profils. Ici, les institutions sont des mots-dièse, les communiqués sont des statuts et le ministère de la Défense s'appelle « Commentaire épinglé ».

Pendant que les vrais États se battent pour le développement, nos présidents virtuels se battent pour l'audience. Et sur ce terrain-là, il faut le reconnaître : ils sont imbattables. Entre deux directs et trois prières sous contrat, notre président de Facebook poursuit son odyssée numérique. Il rêve toujours du fauteuil d'Étoudi, mais pour l'instant, il n'a conquis qu'un trône Wi-Fi auprès de ses followers, le temps que notre Kamto ne reprenne les choses.


C'est une intervention qui apporte un coup au moral de l'opposant et de ses soutiens. En effet, son appel à poursuivre la réclamation un peu partout sur le territoire est de moins en moins entendu. Le régime sait que le temps joue contre l'ancien membre du gouvernement et c'est à ce jeu-là qu'il le prend, patientant paisiblement tout en déplaçant en coulisses ses pions pour tenir éloigné Issa Tchiroma Bakary du pouvoir.