Le président de la République, Paul Biya, a prêté serment devant la nation, le 6 novembre 2025, exprimant sa gratitude au peuple camerounais pour la confiance renouvelée. Il a promis de rester fidèle à sa mission : servir le Cameroun avec dignité, courage et détermination, quelles que soient les difficultés.
Le chef de l’État a lancé un appel fort à l’unité nationale, invitant tous les Camerounais – du pays comme de la diaspora – à tourner la page électorale et à se rassembler pour construire un avenir meilleur. Il a assuré que son nouveau programme repose sur l’écoute des préoccupations et aspirations des citoyens, exprimées pendant la campagne.
Ces attentes serviront de boussole pour l’action du gouvernement dans les années à venir. Les jeunes et les femmes seront la priorité du septennat. Le président a annoncé le retour des études doctorales dans les universités, la relance des concours dans les Écoles normales supérieures.
Un plan spécial pour l’emploi des jeunes, avec des facilités fiscales pour les entreprises qui recrutent des jeunes, un meilleur accompagnement et financement des projets, le développement d’activités dans les secteurs du numérique, de l’agriculture, des mines et des services, une partie du budget d’investissement dédiée à des travaux à haute intensité de main‐d’œuvre pour créer des emplois partout dans le pays.
Des mesures qui ont été saluées par la jeunesse et par la communauté éducative camerounaise. Sauf que toutes ces annonces, aussi séduisantes soient‐elles, ne porteront de fruits que si l’appareil d’État lui‐même est réformé. Pour certains observateurs critiques, tant qu’il faudra monnayer ou être pistonné pour réussir un concours, aucune réforme éducative ne sera crédible.
Et si les conditions de travail des futurs enseignants ne sont pas sérieusement améliorées, le Cameroun continuera à « former pour exporter » : ce sont aujourd’hui les enseignants qui partent le plus vers le Canada. La vraie urgence : refonder l’État. Le Cameroun ne souffre pas d’un manque d’initiatives, mais d’un système de gouvernance verrouillé, où les politiques publiques sont détournées au profit d’une élite bureaucratique.









