Alors qu’il y’avait de forts soupçons de restriction délibérée au vu du contexte post électoral, les opérateurs de téléphonie vont parler de coupure de la fibre optique. L’entreprise Camtel, par exemple, évoque des actes de vandalisme sans une allusion claire aux fortes perturbations du jeudi 23 octobre tandis que le ministère des Postes et Télécommunications dit n’avoir encore reçu aucun rapport sur l’incident.

Impossible d’envoyer le moindre message en cette matinée du jeudi 23 octobre 2025 au Cameroun. Il faut parfois patienter de longues minutes pour réussir à envoyer un simple message WhatsApp. Sur les causes de cette perturbation, MTN et Orange vont évoquer la coupure de la fibre optique Wacs.

Une situation qui perturbe d’ailleurs la connexion internet dans les pays voisins comme le Congo et la République centrafricaine. Dans un message envoyé à ses abonnés...Mtn qui s’excuse pour les désagréments, fait savoir que « suite à un incident sur le câble à fibre optique Wacs, Internet est momentanément perturbé ». Même mode opératoire chez Orange Cameroun, qui, dans un SMS, informe qu’en raison d’un incident sur la fibre d’accès à l’international, internet est perturbé.

L’entreprise publique de télécommunications, Camtel, principal fournisseur d’accès à internet par fibre optique, pointe du doigt des actes de vandalisme...Il faut le rappeler, ces perturbations arrivent dans un contexte d’attente, dans un climat tendu, des résultats officiels de l’élection présidentielle du 12 octobre dernier où Issa Tchiroma revendique la victoire alors que le procès-verbal de la Commission nationale de recensement général des votes fait de Paul Biya le gagnant de l’élection. Toute chose qui crée des suspicions sur l’origine de la coupure. Dans un post tôt ce matin, l’influente entrepreneur tech Rebecca Enonchong demande aux opérateurs d’être transparents avec les utilisateurs pendant cette période électorale.

« Si le gouvernement vous donne l’ordre de ralentir ou couper la connexion, de censurer les réseaux sociaux, dites-le-nous », exige-t-elle, faisant savoir que « le Cameroun a 5 câbles différents. Si Wacs a un problème, le trafic peut facilement basculer sur les autres ». L’observateur spécialisé, NetBlocks, bien que confirmant, sur son compte X, que « les mesures montrent une perturbation de la connectivité Internet au Cameroun ».

De son côté, l’organisation Africtivistes fait savoir que « de nombreux citoyens font état de connexions instables ou de coupures partielles, même avec VPN » et se dit préoccupée par « les restrictions d’accès à Internet observées dans plusieurs régions du Cameroun, alors que le pays attend la proclamation des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025, reportée au 27 octobre ».

L’organisation condamne ensuite « toute restriction délibérée de l’accès à Internet, un droit fondamental et un outil essentiel de participation citoyenne ». L’organisation appelle « les autorités à garantir un accès libre et continu à Internet, conformément à leurs engagements et à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ».