Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a condamné dimanche dans une déclaration, les appels à l’insurrection lancés après la proclamation de la victoire de Paul Biya à la présidentielle du 12 octobre, menaçant de poursuites pénales les fauteurs de trouble arrêtés lors de manifestations violentes.
Le gouvernement condamne sans réserve les appels à l'insurrection, aux villes mortes ou à la désobéissance civile, qui sont de nature à mettre en péril la vie de la nation, la paix sociale et le développement économique », a déclaré le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi, porte-parole du gouvernement, dans un communiqué lu à Yaoundé.
Le Conseil constitutionnel a proclamé le 27 octobre la victoire de Paul Biya avec 53,66 % des suffrages valablement exprimés lors de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025. Le gouvernement a vivement dénoncé la « proclamation hâtive par un candidat de sa victoire » ainsi que « la contestation radicale du verdict final du Conseil constitutionnel », sans toutefois identifier le candidat concerné.
Violences et arrestations
Des « hordes de manifestants » se sont « rués sur la place publique dans quelques-unes de nos villes, commettant de graves sévices à l’encontre d’honnêtes citoyens, pillant des biens appartenant à des personnes physiques ou morales, incendiant des édifices publics et privés », selon René Sadi. Les manifestants ont également pris d’assaut « des postes de sécurité, des bâtiments abritant des services publics, des permanences de partis politiques », a-t-il ajouté.
Des « interpellations de fauteurs de trouble pris en flagrant délit » ont été effectuées, a indiqué le porte-parole du gouvernement, précisant que les personnes arrêtées sont « actuellement en exploitation au sein des services de sécurité » avant d’être « traduites devant les juridictions compétentes ».
Le gouvernement a rappelé que ces actes constituent des actes d’insurrection punis de 10 à 20 ans d’emprisonnement selon l’article 116 du Code pénal. Le ministre de la Communication a salué le professionnalisme des Forces de défense et de sécurité qui ont fait preuve « à la fois de fermeté et de retenue », réfutant tout « usage disproportionné de la force publique ».
Mise en garde diplomatique
Le gouvernement a également interpellé « les représentants des pays amis et autres partenaires internationaux » qui auraient critiqué la gestion des manifestations, leur demandant de « ne pas se muer en donneurs de leçons ». Leurs prises de position « doivent rester fondées sur le respect mutuel de nos souverainetés » et ne devraient pas « s’apparenter à des vues partisanes », a averti le porte-parole du gouvernement. Le ministre de la Communication a appelé les Camerounais au « discernement » et au « patriotisme » face aux « tentatives endogènes ou exogènes visant à attiser les tensions », mettant en garde contre d’éventuelles « pénuries artificielles de denrées alimentaires ».
« L’élection présidentielle relève désormais du passé », a déclaré le ministre René Sadi, affirmant que « le grand enjeu » est désormais « la mise en œuvre du nouveau programme du septennat » de Paul Biya. Le gouvernement invite toutes et tous à « œuvrer à éteindre ces conflits meurtriers pour privilégier ensemble le Cameroun, par-delà les ethnocentrismes, les égocentrismes et les ambitions personnelles », convaincu de ce que le scrutin s’est déroulé « en toute liberté, en toute responsabilité et dans le calme », prenant à témoin de nombreux observateurs nationaux et internationaux qui ont salué son bon déroulement.
Ndlr, pour faire un résumé succinct de la situation, le gouvernement n'accepte aucun dérapage et tous les récalcitrants s'exposent à la rigueur de la loi. Emmanuel Sadi dit, à peine à des mots voilés, "gare à vous".









